Le syndicat algérien des paramédicaux (SAP) a dénoncé, hier, lors d'une conférence de presse, animée au CHU, plusieurs « dépassements qui surviennent aujourd'hui, et en premier lieu, au niveau du services des urgences chirurgicales », mettant en danger réel la vie des patients. Des dépassements concernant les ouvriers professionnels (OP), qui outrepassent le cadre de leurs prérogatives, en procédant, selon Abdelkrim Khemar, président du bureau de wilaya du SAP, à « des actes médicaux sous la couverture de l'administration ». Le conférencier précise que « ces OP se permettent de mettre des plâtres aux accidentés et de leur faire des injections, alors que leur travail se limite au bon déroulement de la prise en charge des malades ». Par ailleurs, les syndicalistes disent ne plus tolérer la répartition, qualifiée de « hiérarchique et arbitraire », des paramédicaux au niveau des 54 services du CHU, demandant, à cet effet, la remise en question de ladite répartition. Selon eux, certains services « chauds », qui nécessitent la mobilisation d'un grand nombre d'infirmiers, affichent un déficit permanent en personnel paramédical, alors que d'autres services « froids », souffrent de surcharge. Ils citeront notamment le service de pédiatrie et celui des maladies infectieuses au niveau desquels deux infirmiers prennent en charge 30 malades chacun. En matière de sécurité, les syndicalistes affirment que les agressions sont devenues monnaie courante, notamment aux services de neurologie, des urgences chirurgicales et de la maternité. « Nous sommes victimes d'agressions quotidiennes durant notre service », affirment-ils, ajoutant : « Nous avons affaire parfois à des gens ivres et armés. » Le problème de l'hygiène n'est pas en reste, puisque les conférenciers ont signalé la présence de déchets septiques à l'hôpital, et celle de rongeurs au service de maternité. « Que faut-il faire devant une telle situation au moment où l'administration fait toujours la sourdre oreille ? » explosera une sage-femme. Sur un autre registre, le SAP dénonce « les sanctions abusives introduites par l'administration contre les paramédicaux », et s'interroge, d'autre part, sur l'avenir de la commission des œuvres sociales dont le président est actuellement sous contrôle judicaire. « Ce président, est-il couvert juridiquement pour assurer la gestion des œuvres sociales ? » s'interrogent-ils. Nous avons pris attache avec le directeur du CHU, Salim Zermane, qui niera en bloc les propos du SAP, affirmant que « le problème lié aux œuvres sociales ne dépend pas de lui d'autant plus que le président de la commission a été désigné par le wali ».