Son SG, M. Ghachi, revendique quelque 80% des effectifs de la santé publique. Il demande une chose : “Que la loi soit appliquée !” Le Syndicat algérien des paramédicaux (SAP), créé voilà seulement six mois, s'inquiète déjà des pressions, voire des agressions dont seraient victimes les adhérents dans les enceintes hospitalières. Son secrétaire général M. Lounès Ghachi, qui animait, hier, une conférence de presse, s'est longuement plaint des traitements réservés aux paramédicaux affiliés à son syndicat par des “administrations zélées”, mais aussi par leurs collègues affiliés à l'UGTA. “Certains gestionnaires des établissements de la santé publique ne veulent pas autoriser l'installation des sections de notre syndicat malgré notre agrément et l'autorisation du ministère de la Santé”, s'insurge le SG qui n'hésite pas à pointer du doigt les administrations coupables, d'après lui, de “manipuler certains éléments pour casser notre syndicat”. Il en veut pour preuve d'autant plus que les 20% des effectifs exigés par la réglementation pour être reconnu sont nettement dépassés par le SAP qui revendique quelque 10 000 adhérents uniquement dans la wilaya d'Alger, soit 80% de l'ensemble des paramédicaux. Chiffres à l'appui, il soutient que 1 200 sur les 1 800 agents que compte le CHU-Mustapha sont sous la bannière du SAP, alors que 900 autres le sont au CHU-Béni Messous sur un total de 1 200. “Nous avons au moins 65 000 cartes d'adhérent”, s'enorgueillit le conférencier qui ne comprend pas trop pourquoi les gestionnaires ignorent les militants du SAP comme c'est le cas dans les hôpitaux de Batna, Ténès et El-Khroub. Pour M. Ghachi, l'objectif est clair : casser le SAP en tant que syndicat autonome pour favoriser la création d'un syndicat UGTA chargé de faire un travail de sape. “Nous dénonçons les intimidations, les pressions et les entraves au niveau de certaines wilayas par quelques responsables au mépris des lois régissant l'activité syndicale”. Lors de la tenue, le 13 de ce mois, de l'assemblée générale ordinaire qui a regroupé les représentants de 44 wilayas à Boumerdès, le tout nouveau syndicat s'est félicité de l'installation, en un temps record, de 46 sections. Convaincu que la base des paramédicaux lui est “majoritairement” acquise, le SAP met au défi les auteurs des “intimidations” de créer un syndicat pour jauger leur poids. Par ailleurs, Lounès Ghachi est revenu sur les sept commissions installées au terme de l'AG et qui doivent plancher, entre autres, sur l'éthique et la déontologie, le plan de carrière des paramédicaux, de la contractualisation et bien sûr des indemnités. À propos, le conférencier a soulevé la question des disparités constatées dans l'octroi des indemnités — prime d'intéressement, prime de contagion… — entre une wilaya et une autre, voire entre un hôpital et un autre. Ce faisant, il revendique l'uniformisation et l'harmonisation de l'application des textes réglementaires pour ne pas gratifier certains au détriment des autres. Pour éviter ce genre de pratique, et fort de sa base, le SAP demande à ce qu'il soit associé en tant que partenaire dans la gestion des structures hospitalières. H. M.