Alors que dans le cadre de la mise en valeur des terres dans la région de Aïn Sefra, au lieudit Dzira, ainsi qu'aux alentours du périmètre de Lakréma et celui de Hajrat Lemguil, dans la commune de Djenène Bourezg, certains attributaires semblent très inquiets par la présence de ces engins dévastateurs. Ces «engins de la mort» hérités de l'ère coloniale ont été disséminés dans les années 1950 le long des frontières connues sous la sinistre et macabre appellation des lignes Challe et Morice. Notons qu'un rapport indique que sur 1 049 km de frontière, 3 064 180 mines indétectables de type «encrier» ont été semées. Depuis lors, ces mines, qualifiées «d'armes sans maître», ont toujours causé des ravages à l'homme et à l'environnement. Selon les chiffres d'un décompte établi jusqu'à 2004, ces mines ont tué 40 000 personnes depuis leur «plantation» alors que près de 80 000 personnes on été touchées dans leur intégrité physique en devenant handicapé à vie. Lors de nos différentes visites aux victimes, nous avons appris, par d'émouvants témoignages, que la majorité d'entre elles ont été atteintes dès l'enfance et que les membres inférieurs sont généralement les plus touchés. D'autres handicapés nous ont laissé entendre, avec une tristesse apparente, que seul leur entourage parental a pu leur rendre une existence quelque peu tolérable. Plusieurs opérations de déminage ont été effectuées par des services spécialisés de l'armée, dont la plus récente remonte au nouveau tracé de la nouvelle ligne de chemin de fer reliant Mecheria à Béchar. Néanmoins, certaines zones conservent encore ces engins meurtriers. Notons, d'autre part, que l'année dernière, une commission interministérielle composée d'une demi-douzaine de personnalités civiles et militaires a tenu, avec les autorités locales, une séance de travail consacrée aux mines antipersonnel. A la fin de ses travaux et après avoir visité à Naâma le centre régional d'appareillage pour handicapés régi sous la tutelle du ministère des Anciens moudjahidine (ONAPH), cette délégation a sillonné durant deux jours les zones de certaines communes affectées par les mines, notamment les régions de Aïn Sefra, Moghrar, Tiout, Djeniène Bourezg et Naâma. Cependant, il reste à souligner que conformément à ses engagements pris lors de la ratification de la convention d'Ottawa, l'Algérie a procédé depuis novembre 2004 à plusieurs opérations de destruction de son stock, évalué à 165 080 mines antipersonnel, tous types confondus (à pression, bondissante et à fraction). La cérémonie de la première destruction s'est déroulée à Hassi Bahbah (wilaya de Djelfa) en présence des hautes autorités civiles et militaires, de parlementaires, d'invités représentant le corps diplomatique et d'ONG, dont Handicap International.