Mais à se fier aux données fournies par l'association des diabétiques de la wilaya de Tizi Ouzou, à l'occasion de la célébration, les 16 et 17 novembre derniers, de la Journée mondiale du diabète (14 novembre 2005) au CHU de Tizi Ouzou, ils dépasseraient de loin la barre 10 000 malades sur une population de près de 1 100 000 âmes. Une animatrice de ce collectif d'aide aux diabétiques nous dit : «A ce jour, nous avons enregistré plus de 7000 diabétiques à travers toute la wilaya, hélas tous les malades ne sont pas recensés. Mais leur nombre dépasserait la dizaine de milliers». A ce propos, un médecin activant au sein de cette association nous annonce : «Le travail de recensement des malades atteints du diabète doit être fait par les structures de santé publiques. Aucun chiffre n'est disponible faute d'études statiques faites. Il me semble que le chiffre de 30 000 ne serait pas fantaisiste pour notre wilaya. Ce qui est sûr, c'est qu'ils sont très nombreux, leur nombre dépasse les 10 000 et beaucoup de malades ignorent qu'ils le sont avec tous les risques que cela peut induire». Jusqu'à juin 2003, l'association des diabétiques de Tizi Ouzou, créée en septembre 1985, a répertorié plus de 5740 adhérents (diabétiques) dont 44% sont des insulinodépendants (DID) et 56% sont des non insulinodépendants (DNID). Les statistiques fournies par le collectif indiquent que 49% des malades sont des femmes et 51% sont des hommes. Selon le collectif, «la prise en charge du diabétique dans la wilaya de Tizi Ouzou reste insuffisante, souffrant d'un manque d'équipement et matériel médical, absence de prise en charge par la CNAS de matériel médical (seringues à insuline, stylos injecteurs, aiguilles, etc.) et matériel d'autocontrôle (lecteurs glycémiques) et réactifs glycémiques et autres produits pour les diabétiques non assurés, en sus des problèmes de disparité des compétences médicales (absence de spécialistes au niveau de la périphérie)». Rappelant que le diabétique «est le carrefour de toutes les complications vasculaires, nerveuses et infectieuses qui fragilisent la personne atteinte et diminuent son espérance de vie, l'association affirme que dans notre pays, les complications dégénératives atteignent le patient en moyenne 10 après le début de son diabète».