Le comité des retraités de l'éducation nationale de la wilaya d'Alger, coparrainé par l'UGTA et le FNTR, organise samedi prochain à 10 h, au siège de la centrale syndicale, une conférence de presse autour de l'épineux dossier des logements d'astreinte. En effet, depuis l'été dernier, et précisément à quelques jours de la rentrée scolaire 2004-2005, des mesures cœrcitives ont été prises par l'administration de l'inspection académique de la wilaya d'Alger à l'encontre des retraités ayant servi dans le corps des personnels d'encadrement des établissements scolaires (collèges et lycées) les sommant de quitter les lieux. Cette chasse aux retraités, humiliante et frustrante, menée sans discernement contre ceux qui ont servi l'école algérienne avec dévouement, loyauté et intégrité, depuis l'indépendance, ne pouvait laisser indifférent cette catégorie de travailleurs du troisième âge. Ces derniers à travers un comité ont adressé une lettre ouverte au ministre de l'Education nationale dans laquelle il lui est demandé «aide et assistance». Dans cet appel de détresse, les retraités concernés demandent au premier responsable du secteur : «Pourquoi depuis 1998, le ministère n'a pas pris les dispositions nécessaires pour continuer à bénéficier de la part de la wilaya du quota de 10 % de logements sociaux, destinés à reloger les fonctionnaires retraités occupant des logements d'astreinte ?» Comme ils le tiennent pour responsable de la situation anachronique et conflictuelle du fait de son désengagement total à les prendre en charge. Par ailleurs, ils dénoncent dans cette correspondance, la gestion clientéliste de ce quota, provoquant ainsi un sentiment d'iniquité ayant entraîné colère, humiliation et frustration, en citant les logements occupés précédemment par les coopérants à la cité des Asphodèles de Ben Aknoun, l'ITE Mustapha Khalef, Garidi, les Anasser, Sacré Cœur, El Harrach, etc. «Insidieusement octroyés puis cédés à des prix symboliques», lit-on dans le document. Le comité des retraités dénonce également le dysfonctionnement de la réglementation prônée par le ministère de l'Education nationale relative à la cession des biens de l'Etat, le fait que le décret 03-263 du 7 août 2003 soit occulté, cette discrimination entre personnel enseignant (ayant bénéficié de la cession des logements dits de fonction bien que mitoyens avec les logements dits d'astreinte) et personnel administratif et propose une homogénéisation des textes concernant les corps affiliés à une même structure étatique. En outre, le comité demande l'application de la convention signée entre le ministère de l'Education et le ministère de l'Habitat, d'une part, et l'UGTA-FNTE, d'autre part, qui stipulait qu'un désistement sera accordé pour l'achat des logements situés en dehors de l'enceinte de l'établissement scolaire, ainsi que la circulaire 548/95 du 10 décembre1995 où il est mentionné le «maintien du retraité en place et lieu surtout s'il ne possède pas de logement personnel». «Pourquoi cette tromperie ?», s'interrogent ceux qui risquent de devenir des «SDF» après «40 ans de services». Aussi, ces derniers souhaitent-ils que les mises en demeure soient officiellement annulées, hormis celles des collègues ayant déjà bénéficié d'un logement. Comme ils demandent au ministre de l'Education de décréter l'arrêt des poursuites judiciaires déjà introduites eu égard à l'âge et aux services rendus et qu'il soit prononcé le désistement par l'acquisition des logements situés en dehors des établissements. Pour les autres cas, il est demandé un relogement digne.