Depuis 2005, les retraités de l'Education, qui se sont regroupés au sein du Syndicat national des retraités de l'éducation, affilié à la Fédération nationale des travailleurs retraités (Fntr) vivent sous la menace d'expulsion. Le froid, l'indigence et les recours en justice n'empêchent pas les autorités d'expulser de leurs logements d'astreinte des chefs d'établissement à la retraite. Ils seraient quelque 10 000 à vivre dans la peur du lendemain. Les autorités de l'Education ne badinent pas avec la réglementation : des occupants à la retraite sont expulsés manu militari des logements d'astreinte qu'ils occupent, sans égard à leurs parcours ni leur âge. La note du secteur de Benbouzid exige des concernés de vider les lieux une fois à la retraite. Les directeurs de l'éducation peuvent demander un prolongement. Depuis 2005, les retraités de l'éducation, qui se sont regroupés au sein du Syndicat national des retraités de l'éducation, affilié à la Fédération nationale des travailleurs retraités (Fntr)vivent sous la menace d'expulsion. Les directeurs, nombreux à être convoqués par la justice, ont exigé une cession à leur profit ou qu'on leur donne des logements de remplacement. Certaines décisions de justice sont déjà appliquées. A El Madania, l'ancien directeur du collège Abbès Laghrour a été expulsé, avant-hier, du logement qu'il occupe avec sa famille. Directeur de cet établissement depuis 1979, M. Sahraoui s'est retrouvé dehors, humilié et sans toit. «Je suis obligé d'aller prendre mes effets chez ma famille. J'étais dans l'éducation durant 42 ans. J'ai occupé le poste de directeur pendant 30 ans, de 1979 à 2009. Servir l'éducation comme je l'ai fait ne me permet pas de finir mes jours dans un logement. L'huissier a appliqué sans retenue la décision après 9 mois de procédures au tribunal de Bir Mourad Raïs», raconte, toujours harassé, M. Sahraoui, obligé de trouver refuge chez des parents. Le directeur s'interroge sur le choix des personnes à expulser. «Des directeurs se trouvent dans mon cas, mais ils ne sont jamais inquiétés. Certains ont même bénéficié de désistements sur leurs logements. La direction de l'éducation (Alger-Centre, Ndlr), s'empresse de faire appliquer avec célérité la décision du juge. Le jugement du tribunal de Bir Mourad Raïs a été appliqué 48 heures après sa notification, c'est aberrant», s'indigne M. Sahraoui, abattu par une décision qui est tombée tel un couperet sur lui et sa famille. Le directeur assure que ses enfants, tous trentenaires, ont déposé des dossiers, mais peine perdue. La commune d'El Madania où il a habité ne dispose pas d'un quota suffisant. «Je n'ai pas de logement. Mes enfants ont déposé des dossiers pour avoir un logement LSP. A ce jour, aucun de mes enfants n'a bénéficie d'une quelconque décision. Je me suis pris à espérer que la tutelle me prenne en charge après tant d'années de loyaux services. C'est une illusion. Et dire qu'en 1999, le ministère avait pris en charge une centaine de retraités relogés dans des cités à Alger», signale le retraité, obligé de squatter chez la famille. Quelque 500 directeurs d'établissement de l'Algérois seraient concernés par des décisions d'expulsion imminentes. Une source au ministère de l'Education reconnaît le désarroi des concernés et affirme que des cas pourraient être pris en charge. «La personne peut faire un recours au ministère. La décision peut dans certains cas être suspendue», assure notre source.