Bien qu'elle soit dotée, sur son territoire, d'un nouveau pôle universitaire, de l'aéroport international Rabah Bitat et des entreprises d'envergure, Ferrovial et la laiterie Edough, du marché d'intérêt national (MIN)… la commune d'El Bouni, la plus importante de la wilaya de Annaba, n'offre pas l'image qu'elle mérite. En dépit des atouts qui auraient pu la propulser au rang des communes prospères, celle-ci semble être l'otage de contraintes de tout ordre. Créée dans l'objectif de desserrer un tant soit peu l'étau sur l'armature urbaine de Annaba, qui étouffait sous le poids des bidonvilles qui la ceinturent, El Bouni croule aujourd'hui sous les problèmes qui sapent son développement. Ainsi, à cet « héritage » compromettant, viennent se greffer les contraintes générées par le développement urbanistique tous azimuts, liées notamment à la viabilisation des espaces, l'infrastructure routière et aux équipements d'accompagnement. Bien que de création récente, El Bouni n'a pas été épargnée par le phénomène de la bidonvilisation et les constructions illicites. L'éradication de la plus grande concentration de baraques de Sidi Salem aura été un pari gagné, mais de nombreux autres sites ont poussé comme des champignons, et de surcroît sur des terres agricoles. Les pouvoirs publics, qui ont mené une politique volontariste de lutte contre l'habitat précaire, ont-ils de cette manière de concevoir les choses transféré simplement le problème sans pour autant le résoudre ? Et El Bouni fait partie de ces communes qui ont fait les frais de cette démarche. Gérer concomitamment « l'actif et le passif » n'est certainement pas une sinécure pour une commune de la taille de celle-ci, également connue pour la densité de sa population. Et l'entreprise ne semble pas aisée, d'autant plus que le programme d'habitat rural et celui du logement social participatif (LSP) n'est pas réalisé au rythme escompté. Heureusement que la visite du président Bouteflika a été annulée. Tant mieux pour les responsables locaux, puisqu'il aura constaté de visu l'important retard qui caractérise les chantiers.