La commune d'El Bouni, qui abrite sur son territoire un nouveau pôle universitaire, l'aéroport international Rabah Bitat et des entreprises de la taille de Ferrovial et de la laiterie Edough, pour ne citer que ces dernières, n'offre pas l'image qui aurait dû être la sienne. La cité semble prise en otage par des contraintes de tout ordre, en dépit des atouts qui auraient pu la propulser au rang des communes prospères. Créée dans l'objectif de desserrer, un tant soit peu, l'étau sur l'armature urbaine de Annaba qui étouffait sous le poids des bidonvilles la ceinturant, El Bouni a, de ce fait, hérité de tous les problèmes qui minaient le développement de la ville. C'est ainsi, qu'à ce legs compromettant viennent se greffer toutes les contraintes générées par le développement urbanistique tous azimuts, liées notamment à la viabilisation des espaces, à l'infrastructure routière et aux équipements d'accompagnement, entre autres. Bien que de récente création, El Bouni n'a pas été épargnée par le phénomène des constructions illicites. L'éradication de la plus grande concentration de baraques de Sidi Salem aura été un pari gagné, mais de nombreux autres sites ont poussé comme des champignons, et de surcroît sur des terres agricoles. Les pouvoirs publics, qui ont mené une politique volontariste de lutte contre l'habitat précaire, ont-ils, par cette manière de concevoir les choses, transféré simplement le problème, sans pour autant le résoudre ? Et El Bouni est de ces communes qui ont fait les frais de cette démarche. Gérer concomitamment « l'actif et le passif » n'est certainement pas une sinécure pour une commune de la taille d'El Bouni, connue également pour la densité de sa population. C'est dire que les élus, qui prendront les affaires de la commune après le 29 novembre, auront du pain sur la planche. Ils seront, au-delà des aléas de la gestion quotidienne, confrontés au problème de relogement des occupants des sites précaires. Et l'entreprise ne semble pas aisée, d'autant plus que le programme d'habitat rural n'est pas réalisé au rythme escompté. La visite du wali jeudi et samedi derniers a révélé des retards dans la conduite des chantiers dont certains sont simplement à l'arrêt. C'est le cas, à titre d'exemple, des projets implantés à Gharbi Aïssa et El Allélig.