Le contrat de production a été signé, hier, entre le groupe pharmaceutique Saïdal et le groupe indien Hetero Labs Limited – pour qui la licence a été cédée en décembre 2005 par le laboratoire Suisse Roche – en présence de l'ambassadeur indien et du directeur de la pharmacie au ministère de la Santé, représentant officiel de Amar Tou. Le contrat en question contient deux volets, selon M. Aoun, le directeur général de Saïdal. Il s'agit du transfert de la technologie et du savoir-faire pour la production de médicament. Le deuxième volet consiste en l'achat du principe actif. «Ce contrat consiste en la délivrance du dossier technique afin de procéder à la fabrication et aux analyses. Dans quatre semaines, nous entamerons la production et la première livraison est prévue pour le mois d'avril prochain», a-t-il déclaré, en précisant que «Saiflu n'est pas un générique. Il reste le produit d'origine (princeps), puisque le groupe Hetero met à notre disposition le principe actif». 6 millions de boîtes de gélules de 75 mg, soit 30.000 boîtes par jour, sera alors fabriqué par l'unité de Saïdal, sise à Gué de Constantine, à Alger. «Cette quantité, qui sera stockée en cas de pandémie, vient en complément à celle commandée par le ministère de la Santé. Ce qui nous permettra de couvrir 50% de la population, soit le double de ce qui est recommandé par l'OMS», a indiqué M. Aoun. Le prix de vente a été finalement revu à la baisse. Au lieu de 19 euros, Saiflu coûtera 15 euros. «Après des négociations avec nos partenaires, nous avons pu nous entendre sur ce prix», a-t-il ajouté. M. Aoun a tenu à préciser que ce contrat qui vient d'être signé s'inscrit dans le cadre des mesures prises par le gouvernement algérien afin de lutter contre une éventuelle pandémie de grippe en Algérie. «Nous avons le soutien total du gouvernement algérien pour réaliser ce projet. Nous n'avons pas fait cavalier seul», a-t-il répondu à une question d'un journaliste qui a rappelé les propos de Amar Tou au Forum de l'ENTV à propos de la fabrication du Tamiflu par Saïdal. A la question de savoir s'il était possible réellement d'avoir un produit de qualité prêt d'ici le mois d'avril prochain, M. Aoun a rassuré que ce médicament se fabrique comme tous les autres médicaments et que Saïdal a les moyens d'assurer la production et les analyses pour un produit de qualité. Pourquoi a-t-on fixé le prix à 15 euros pour un générique alors que le laboratoire Roche a cédé le produit princeps au ministère de la Santé à 12 euros ? M. Aoun a précisé que Saiflu n'est pas un générique, et dans le cas d'une pandémie, le médicament sera disponible gratuitement. «Le prix accordé au ministère de la Santé par Roche est un prix spécial pandémie», selon le directeur de la pharmacie, M. Maghlaoui. Interrogé à propos de la durée du contrat, le directeur de Saïdal a précisé qu'il est limité dans le temps, sans autre précision. «Il y a beaucoup de confidentialité dans l'industrie pharmaceutique», a-t-il répondu. De son côté, le représentant du groupe Hetero Labs a signalé que la maison mère a cédé la licence à son groupe le 21 décembre 2005 et elle l'a autorisé officiellement à produire l'antiviral et à le vendre soit en matière première ou en produit fini. Selon lui, des négociations sont en cours avec 12 pays (Iran, Indonésie, Pakistan, Argentine, Vietnam, Emirats arabes unis…) et «l' Algérie est le premier pays d'Afrique avec qui nous avons conclu un accord. Précisément avec le groupe Saïdal», a-t-il déclaré. Et d'ajouter que d'autres négociations sont en cours pour un contrat de production des antiviraux pour le traitement du sida.