Hier, des policiers se sont présentés une nouvelle fois au siège d'El Watan, à Alger, pour remettre au directeur du quotidien, Omar Belhouchet, une nouvelle convocation. Le directeur, qui a fait connaître sa décision de ne pas se rendre dans les locaux de la police (DGSN), a été convoqué pour 14 affaires de diffamation différentes en l'espace de deux jours. Il considère, dans une lettre adressée avant-hier au responsable de la police judicaire de la sûreté de la wilaya d'Alger, que les convocations pour des affaires de diffamation sont du ressort des tribunaux. A rappeler que les éditeurs de journaux ont décidé, depuis quelques années, de ne pas répondre aux convocations de la police, préférant réserver leurs réponses à la justice. Des observateurs se demandent ce que cache cette subite pluie de convocations qui s'abat sur le directeur du quotidien El Watan. Beaucoup d'entre eux s'interrogent si celle-ci ne correspond pas à une tentative d'intimidation afin de museler la presse à la veille de la campagne pour la présidentielle. L'avocat Khaled Bourayou, qui a défendu le journal dans plusieurs affaires, estime qu'« on revient aux pratiques d'avant l'élection de 2004 avec le recours à la procédure de convocation par la police judiciaire pour des écrits journalistiques ». « Cette procédure est assimilée à un flagrant délit, qui est proscrit par le code de procédure pénale et qui exclut les affaires de presse. » « S'agit-il de pressions volontairement exercées sur certains journaux qui font leur travail objectivement ? », s'est-il interrogé.