Après une cavale qui aura duré moins de 36 heures, le PDG de Grand Smithy Works (GSW), une entreprise indienne privée de droit algérien, a été arrêté dimanche par les agents du Centre territorial des recherches et d'investigations (CTRI) à l'hôtel Sofitel d'Alger. Il a été présenté hier au procureur près le tribunal de Annaba qui a ordonné immédiatement sa mise sous mandat de dépôt. Penaud, il ira rejoindre, à la prison de l'Allalig, son superviseur de GSW et les deux gardiens d'ArcelorMittal, frappés de la même mesure. Les deux Indiens sont accusés d'atteinte à l'économie nationale et les gardiens d'ArcelorMittal de faux et usage de faux et de complicité. Par ailleurs, nous apprenons de sources syndicales que le complexe sidérurgique ArcelorMittal d'El Hadjar, en concertation avec son partenaire Sider (actionnaire à 30%), s'est constitué partie civile dans cette affaire après que la justice ait procédé à l'arrestation et à la mise sous mandat de dépôt des deux gestionnaires de l'entreprise indienne GSW. Selon Kouadria Ismaïl, secrétaire général du syndicat d'ArcelorMittal, la protection de l'économie de l'entreprise est une de ses priorités. « Nous nous érigeons face à toutes les malversations et autres transactions douteuses que pratiquent les entreprises étrangères. Nos enquêtes sont en cours à l'effet de débusquer les fraudeurs et les escamoteurs », avertira le secrétaire général du partenaire social de l'entreprise. EURL de droit algérien, GSW figure parmi les plus importants partenaires économiques du premier producteur d'acier au monde, le groupe ArcelorMittal. Spécialisé dans la récupération, le traitement et la vente de la ferraille massive à l'usine d'ArcelorMittal d'El Hadjar, laquelle abrite son siège, elle puise sa marchandise au niveau du crassier externe de l'usine d'ArcelorMittal. Entachées d'irrégularités, ces pratiques économiques ont causé un important préjudice financier qui, selon l'audit réalisé par un expert du groupe ArcelorMittal, se chiffre en milliards de dinars dont le complexe ArcelorMittal d'El Hadjar a été victime durant plus d'une année. Grâce à la complicité des deux gardiens en poste à ArcelorMittal, la facturation fictive de plusieurs milliers de tonnes de ferraille a été rendue possible. Une complicité qui consistait à délivrer des bons cachetés et portant leur griffe, attestant fictivement l'acquisition de camions de gros tonnage de ferraille massive traitée. La supercherie a été découverte par le syndicat, qui a enquêté sur les transactions douteuses des entreprises privées étrangères avec le complexe ArcelorMittal d'El Hadjar. Et c'est GSW la première entreprise à avoir été mise à nu. Ismaïl Kouadria est passé immédiatement à la dénonciation. Il avait, rappelons-le, saisi officiellement, le 7 décembre 2008, Bernard Bousquet, PDG d'ArcelorMittal, à l'effet de convoquer un audit. Ainsi, les deux responsables indiens de GSW ont été confondus, ainsi que leur complicité avec les deux gardiens d'ArcelorMittal.