Alors que l'instruction judiciaire de l'affaire Grand Smithy Work (GSW), une entreprise indienne qui sous-traite avec ArcelorMittal dans l'approvisionnement de la ferraille massive, vient d'être clôturée, le syndicat d'ArcelorMittal, auteur de la dénonciation, revient à la charge et lance un pavé dans la mare. « Le trafic auquel s'adonnait l'entreprise indienne GSW ne se limitait pas seulement au pesage fictif. Pis, il s'était étalé jusqu'aux déclarations fiscales privant ainsi le Trésor public d'importantes sommes se chiffrant à des milliards », dénoncera M. Smaïl Kouadria, secrétaire général du syndicat. Pour étayer ses accusations, ce dernier annoncera : « Les indiens indélicats n'ont pas hésité à tromper le Trésor public avec de fausses déclarations. Que ce soit la taxe sur l'activité professionnelle (TAP), l'impôt sur les bénéfices des sociétés (IBS) ou encore l'impôt sur le revenu global (IRG), l'entreprise GSW a usé et abusé. En effet, en matière de TVA, le Trésor a été privé de 42 670 559,00 DA, 29 375 116,00 DA de TAP et 148 224 706,00 DA en IBS/IRG réunis. » Résultat du contrôle relatif aux exercices 2005 et 2006, les 25 milliards ne représentent que la partie émergente de l'iceberg. Ce qui consolide davantage la mise sous mandat de dépôt et les griefs retenus contre Agarawla Satyam, président-directeur général de GSW, et Parakaash Jaia, son superviseur, dont celui d'atteinte à l'économie nationale. Outrecuidants, les gestionnaires de GSW ne reculent devant rien pour assouvir leur cupidité. Selon toujours la même source, les investigations ont permis de mettre au jour un autre genre de trafics, qui se traduit par la facturation aux noms de clients « grillés », c'est-à-dire inscrits au Fichier national des fraudeurs. N'exerçant plus dans la récupération et la commercialisation des métaux ferreux et non ferreux, l'un d'eux répond au nom de O. Tarek dont des factures ont été établies en son nom. C'est dire que les services fiscaux ont du pain sur la planche pour débusquer une fraude dont les limites restent encore lointaines. En concertation avec le fisc, l'Agence nationale de développement de l'investissement (ANDI) a réagi, à son tour, à ce qui s'apparente à une arnaque sans limite. Elle a procédé à l'annulation et exigé le remboursement des avantages fiscaux et parafiscaux dont bénéficiait GSW. Le syndicat promet d'autres révélations, encore plus graves, tout en assurant qu'il est pour toutes les formes de partenariat. Néanmoins, il se dit contre les investisseurs qualifiés de fraudeurs. A vrai dire, tout ce trafic a été rendu possible grâce à la complicité des cadres algériens véreux dont la majorité exerce à ArcelorMittal et son unité Fersid. « Il y a ceux qui procurent de vrais-faux permis de travail aux Indiens et des visas algériens pour leurs familles en vacances, leur assurent la location de villas à la charge de l'entreprise, de partir chaque année au pèlerinage du hadj aux frais des entreprises privées comme GSW... », avancent des sources au fait de ce scandale. C'est dire que la liste des personnes impliquées n'est pas près d'être arrêtée.