Les députés islamistes sont allés jusqu'à proposer un texte de loi portant sur la flagellation des femmes adultères, les femmes subissent quotidiennement des agressions physiques et verbales. Face à toutes ces dérives, il est urgent pour nous de réaffirmer notre attachement à l'égalité en droits entre hommes et femmes», ont déclaré un groupe d'associations, en l'occurrence le collectif femmes MDS, le Collectif des femmes du printemps noir, l'association Tharwa Fadhma N'Soumeur, l'association Volonté initiative et engagement (VIE), Djazairouna, RAFD et Zouani Houria et Amel, victimes du terrorisme. Pour ces associations, qui revendiquent l'abrogation du code de la famille et son remplacement par les lois civiles et égalitaires, et la levée des réserves émises par l'Algérie lors de la ratification de la convention portant élimination de toute discrimination à l'égard des femmes (CEDAW), les aménagements apportés au code de la famille ne changent en rien la situation juridique des femmes. «Pis, dans certaines municipalités, on humilie davantage les femmes en leur exigeant un certificat de virginité pour l'établissement de l'acte de mariage. Encore une fois, les droits des femmes sont sacrifiés sur l'autel de la compromission», ont-elles dénoncé dans une déclaration rendue publique hier. Pour les signataires, comment s'étonner dans un contexte marqué par une telle régression que la visite de la rapporteuse onusienne contre les violences faites aux femmes ait été reportée ? Les associations de femmes estiment que «dans un parfait partage des rôles, le pouvoir, pour se maintenir et mettre en œuvre sa politique néolibérale et répressive, offre aux islamistes les questions relatives à la citoyenneté, notamment la gestion de la société». Et d'ajouter : «Les islamistes, confortés» par les textes d'application de la charte pour la paix et la réconciliation qui «consacrent l'impunité des assassins, multiplient leur arrogance et veulent nous imposer leur projet de société archaïque».