Des associations féminines animeront une conférence de presse demain, à 11h à la Maison de la presse. Des associations de femmes et d'étudiants, et des représentants de la société civile ont dénoncé jeudi, “dans le fond et dans la forme”, l'ordonnance portant code de la famille. Réunis au siège du Mouvement démocratique et social (MDS), sur initiative du collectif femmes de cette formation, les participants ont revendiqué dans une déclaration commune “l'abrogation” de ce code et son remplacement par “des lois civiles et égalitaires”, en conformité avec les conventions internationales ratifiées par l'Algérie et les lois de la République. Pour le Rassemblement algérien des femmes démocrates (Rafd), les associations tharwa n'Fathma n'soumeur et vie, le collectif femmes du MDS, l'Association estudiantine Progrès et Science et le collectif étudiants du MDS, ainsi que les représentants de la société civile (journalistes, victimes du terrorisme, moudjahidate...), les amendements contenus dans ladite ordonnance ne reflètent pas du tout “l'évolution de la société” ni “les luttes des femmes”. Les signataires de la déclaration ont convenu d'interpeller la commission des femmes des Nations unies sur leur rejet de cette ordonnance. Ils ont également décidé d'organiser une conférence de presse à la Maison de la presse Tahar-Djaout, demain à 11 heures, soit la veille de l'examen de l'ordonnance relative au code de la famille par l'Assemblée nationale. L'idée d'une rencontre du mouvement féminin avec les démocrates a été en outre retenue. Il est à souligner que le collectif femmes du MDS a décerné des prix de reconnaissance à trois femmes : Mme Houria Zanoune-Zouani, la mère d'une jeune étudiante assassinée par les intégristes islamistes, Mme Mebarka Yezza, mère d'un militant du mouvement citoyen de T'kout (les Aurès) et Mme Benchicou, la mère du journaliste et directeur de la publication du quotidien Le Matin. Un hommage a été, également, rendu aux femmes et aux hommes qui ont libéré le pays du joug colonial, ainsi qu'à tous les militants de la démocratie et à l'écrivain Hamid Benzine, décédé il y a deux années. La rencontre de jeudi dernier a constitué une tribune pour interroger le passé et interpeller à la fois le présent et l'avenir. Selon de nombreux intervenants, les derniers amendements apportés au code de la famille ne sont que “de la poudre aux yeux”, le but est de donner “une apparence” d'Etat de droit. Certains ont tenu à mettre en exergue la situation caractérisée, selon eux, par “des atteintes aux libertés”. D'autres ont insisté sur “le travail de terrain”, en invitant le mouvement féminin à “la réflexion”, “la perspective de l'union” et à accorder une “importance à l'information”. La mère de Amel Zanoune s'est, quant à elle, fermement opposée à l'amnistie. “Je dis non à l'amnistie… Je ne permets à personne de parler en mon nom, car c'est moi seule qui porte la douleur de la perte de ma fille Amel puis le décès de mon mari suite à une crise cardiaque”, a-t-elle déclaré, en promettant de ne jamais “tourner la veste”. Un étudiant de l'université Arezki-Oufer et président de l'Association Progrès et science, a constaté, en marge de la rencontre, que l'ordonnance portant code de la famille “signifie que le courant islamo-conservateur monopolise le champ politique”. “Nous demandons à toutes les forces vives de la société de faire aboutir la revendication sur l'abrogation de ce code et la construction d'un Etat moderne et de progrès”, a-t-il encore ajouté. H. A.