Le continent noir devrait avoir voix au chapitre lors du sommet du G20 prévu le 2 avril prochain en Grande-Bretagne. C'est le sentiment et surtout la revendication de Donald Kaberuka, président de la Banque africaine de développement (BAD). Ce dernier a exhorté, hier soir, le G20 à inclure le continent africain dans les plans de relance de l'économie mondiale. « Nous serions très inquiets si, au cours du G20, le développement n'était pas inclus dans le processus de résolutions des problèmes de la finance, associé à ceux de l'économie », a estimé le président de la BAD lors d'une conférence de presse, à Genève. « Nous ne pouvons imaginer un plan de relance de l'économie mondiale qui ignore les pays africains », a-t-il ajouté, faisant savoir que le continent comptait à lui seul 900 millions de personnes. « Nous pensons que nous faisons partie de la solution à la crise », a-t-il indiqué, non sans défendre l'idée que le continent devait être mieux intégré au processus de discussions internationales. Sur le continent noir, seule l'Afrique du Sud a pu accéder au gotha des 20 premières économies mondiales qui se réuniront le 2 avril à Londres afin de trouver des solutions de rechange à la crise économique. « La crise nous atteint et frappe très fort », a encore noté Donald Kaberuka, pour qui « le produit intérieur brut du continent ne dépassera pas 3,5% cette année ». Les pays d'Afrique ont réalisé un taux de croissance de l'ordre de 5,4% en 2008. Le président la BAD a salué, par ailleurs, la proposition du patron de la Banque mondiale, Robert Zoellick, de créer un fonds pour soutenir les pays les plus vulnérables. Ledit fond serait pris à hauteur de 0,75% sur les plans de sauvetage globaux. Cette mesure « générait, selon nos calculs, 15 milliards de dollars », a estimé Donald Kaberuka, qui a appelé les donateurs à « tenir » leurs engagements en matière d'aide au développement, et notamment celui de doubler l'aide envers l'Afrique.