C'est le quotidien arabe El Qods El Arabi qui rapportait, hier, que l'université de Marrakech est, depuis deux jours, le théâtre de manifestations estudiantines de soutien au Front Polisario et au droit à l'autodétermination et à l'indépendance du peuple sahraoui. Selon le correspondant du quotidien basé à Londres, «les forces de sécurité marocaines sont intervenues pour réprimer la manifestation», justifiant l'intervention par de présumées échauffourées ayant éclaté au niveau du département des lettres de l'université. Outre l'emblème national de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), les manifestants «portaient des banderoles et des portraits d'activistes sahraouis arrêtés lors des incidents d'El Ayoune, en mai 2005», ajoute la même source. Ces manifestations coïncident avec celles organisées par les Sahraouis dans les territoires occupés du Sahara-Occidental à l'occasion de la visite effectuée par le souverain marocain dans plusieurs régions du Sahara-Occidental. Dans le même temps, un sérieux revers était infligé au Maroc par le Conseil général des barreaux d'Espagne (CGAE), qui a rendu public, jeudi à Madrid, un rapport dans lequel il fait état de «graves violations des normes et traités internationaux» commises par les autorités marocaines dans les procès des prisonniers politiques sahraouis. Le rapport a été élaboré par une mission d'observation du CGAE qui a assisté, tout au long de l'année 2005, à plusieurs procès. Le CGAE a déploré, enfin, le rôle de la Mission des Nations unies pour le référendum au Sahara-Occidental (Minurso), qu'il a qualifié d'«inexistant». «La Minurso n'assiste pas aux procès, en dépit du fait que les accusés soient inclus dans le recensement des votants qu'elle a elle-même élaboré, applique, en silence, les ordres de la police marocaine lorsqu'elle lui interdit l'accès au tribunal et assiste passivement aux agressions commises par cette dernière contre la population sahraouie», lit-on dans le rapport. Un rapport qui met fin à une certaine complaisance qui a fait du Maroc un pays où les droits de l'homme étaient respectés, occultant délibérément l'occupation par le Maroc du Sahara-Occidental. Mais cela s'appelle de la complicité, et en finir passe par l'application du plan de paix et rien d'autre.