Rapport - Amnesty international France (AIF) affirme que les autorités marocaines continuent de s'en prendre aux militants sahraouis des droits humains et au principe d'autodétermination du peuple sahraoui. Dans son rapport annuel 2013 sur la situation des droits humains dans le monde, présenté hier mercredi soir, lors d'une conférence de presse animée à Paris, par sa présidente Geneviève Garrigos et son directeur général Stephan Oberreit, AIF, relève aussi que la police marocaine «a fait un usage excessif de la force» dans ce territoire occupé par le Maroc «pour réprimer des manifestations ou les en empêcher». «Les organisations sahraouies de la société civile, étaient toujours confrontés à des obstacles qui empêchaient leur reconnaissance légale», poursuit l'Ong dans son rapport couvrant la période allant de janvier à décembre 2012. Elle indique également que «selon des informations qui lui sont parvenues, plusieurs dizaines de personnes qui manifestaient à El-Ayoune, en solidarité avec les 23 prisonniers sahraouis des camps de Gdeïm Izik, ont été blessés par la police marocaine», soulignant en outre que beaucoup de ces détenus «se sont plaints d'avoir été torturés ou maltraités en détention». AIF affirme aussi que l'Association sahraouie des victimes des violations graves des droits de l'homme «commises par l'Etat marocain», était toujours privée de reconnaissance légale, «bien qu'un jugement ait conclu à l'illégalité en 2006 d'une décision administrative refusant l'enregistrement». Elle rappelle enfin que le gouvernement marocain a rejeté une recommandation formulée dans le cadre de l'examen périodique universel (EPU) de l'Onu et qui l'appelait à permettre la reconnaissance légale des organisations de défense du droit du peuple sahraoui à l'autodétermination. Dans une résolution sur le Sahara occidental adoptée en avril dernier, le Conseil de sécurité de l'Onu a réitéré son appel à une «solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui permette l'autodétermination du peuple du Sahara occidental», tout en soulignant «l'importance de l'amélioration de la situation des droits de l'homme» au Sahara occidental occupé. Le Conseil de sécurité a également décidé de proroger le mandat de la Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental (MINURSO) jusqu'au 30 avril 2014. Dans cette résolution 2099, l'organe de décision de l'Onu a particulièrement insisté sur la nécessité du respect par le Maroc des droits de l'homme des Sahraouis dans les territoires occupés du Sahara occidental. A ce sujet, le Conseil de sécurité a souligné «l'importance de l'amélioration de la situation des droits de l'homme au Sahara occidental» et appelé à «élaborer et appliquer des mesures indépendantes et crédibles pour assurer le plein respect des droits de l'homme» des Sahraouis. Des familles en grève de la faim Les familles des sahraouis disparus (un groupe de 15 jeunes) ont entamé mardi une grève de la faim au domicile de la militante des droits de l'Homme, Oum al-moumnin Souih dans la ville d'El-Ayoune libérée pour réclamer que la lumière soit faite sur le sort de ces jeunes enlevés. Les familles en grève de la faim demandent au Maroc d'assumer ses responsabilités juridique et morale vis-à-vis des disparus sahraouis et libérer tous les détenus politiques sahraouis qui croupissent dans les geôles marocaines, a rapporté l'agence de presse sahraouie (SPS) citant le ministère des territoires libérés et de la communauté sahraouie établie à l'étranger. Plusieurs grèves de la faim ont été observées par ces familles qui ont organisé des rassemblements pacifiques pour exiger de connaître le sort de leurs enfants enlevés depuis le 25 décembre 2005 par les forces marocaines.