Edwin Joseph Bocage, de son vrai nom, est parti mercredi de manière « soudaine », « rapide » et « très pacifique », alors qu'il était en déplacement à l'extérieur de la Nouvelle-Orléans, a précisé Karen Hamilton. Influencé par Jerry « Roll » Morton, Professeur Longhair, Art Tatum ou Oscar Peterson, Eddie Bo joue avec Fats Domino. C'est l'artiste le plus prolifique de cette ville de Louisiane, sa carrière s'étire sur plus d'une cinquantaine d'années. Premier disque sorti en 1955, un succès, il marche immédiatement sur les traces de Louis Armstrong et de Ray Charles, qui deviendra d'ailleurs son ami. Il écrit aussi des centaines de chansons pour Irma Thomas ou Art Neville, l'aîné des frères Neville, qui se produisent dans les clubs locaux. Il invente le rythme « funk », qui révolutionne alors le blues, avec des titres-phares : Check Mr. Popeye, My Dearest Darling, I'm Wise, que Little Richard rendra célèbre sous le titre Slippin and Slidin. Son dernier disque, sur le label Bo-Sound qu'il a créé en 1970, est sorti en 2007 : Saints, Let's Go Marching On In. En août 2005, après le passage de l'ouragan Katrina, sa maison d'édition et son studio sont dévastés. Eddie Bo, également charpentier, reconstruit tout de ses propres mains. Le 28 avril 2008, il participait à la 20e Nuit du piano de WWOZ, la radio historique de la Nouvelle-Orléans, dansant, chantant et enflammant le public. Deux jours avant, il montait sur la scène du Festival de jazz de la Nouvelle-Orléans. Le 22 octobre 2007, il s'était produit au Divan du monde à Paris, avec son énergie et sa vitalité sans pareil. Après avoir servi dans l'armée, il était entré à la Grunewald School of Music de la Nouvelle-Orléans pour y apprendre le piano et le solfège. Il en ressort avec ses sonorités be-bop inédites, devenues légendaires