Israël persiste dans son déni de l'identité palestinienne. Après avoir perpétré un véritable génocide à Ghaza, il y a peu encore, voilà que l'Etat hébreu déploie un imposant dispositif policier pour empêcher la tenue d'El Qods, capitale de la culture arabe 2009. Tel-Aviv a en effet clairement signifié aux Palestiniens l'interdiction d'une telle manifestation. El Qods succède à Damas, cette année, pour être la ville d'accueil de la culture arabe. Cela pose bien évidemment un sérieux problème à Israël, dont la constante est d'affirmer que les Palestiniens n'ont aucun droit sur El Qods présentée comme « la capitale une et indivisible » de l'Etat sioniste. Nul pourtant, dans le monde, ne peut oublier que la partie de la ville où étaient établis les Palestiniens avait été annexée par la force en 1967. Dans de telles conditions, il y avait très peu d'pportunités pour le déroulement de la manifestation culturelle arabe dans une ville spoliée par Israël. Cela illustre, si besoin en était, que l'Etat hébreu n'acceptera pas une Palestine dont la capitale serait El Qods. Dans le cas contraire, Tel Aviv aurait fait un pas significatif en se rendant à cette évidence tout simplement historique que les Palestiniens sont chez eux à El Qods et qu'au-delà de l'organisation d'une Année de la culture arabe, ils sont fondés à se réapproprier sa mémoire matérielle et immémoriale. En annexant la partie arabe d'El Qods, Israël a fait main basse, sans autre forme de procès, sur les vestiges archéologiques et les biens patrimoniaux qui sont la propriété inaliénable du peuple palestinien. Et aujourd'hui, Israël pousse le cynisme jusqu'à s'autoproclamer unique maître des lieux. Cela prouve, une fois de plus, que l'Etat sioniste n'a nullement l'intention de vivre en paix avec les Palestiniens. Si tel était le cas, qu'est-ce qui justifie cette mobilisation sécuritaire de Tel Aviv face à des artistes et des intellectuels arabes, il est vrai plus indésirables que jamais à El Qods où d'ailleurs les Palestiniens sont étrangers en leur pays lui-même. Il n'y aura donc aucune manifestation de la culture arabe à El Qods. Cela introduit donc un immense doute sur la capacité d'Israël à s'engager dans un quelconque processus qui garantirait un semblant de paix. L'arrivée de la droite et de l'extrême-droite en Israël ne plaide pas pour une nouvelle ère. Au contraire, il faut s'attendre à un durcissement, dont l'interdiction de la manifestation El Qods, capitale de la culture arabe 2009, est un indice plus que probant. Quand elle entend parler des Palestiniens, Israël sort ses revolvers. Pour El Qods, l'heure n'est pas à la fête de la culture et de la civilisation arabes.