Durant trois jours, ces cadres du RND se sont rapprochés de la base de leur parti où ils ont passé en revue les effectifs et l'organisation. Ces représentants du RND ont pris contact et ouvert le dialogue avec les notables de la région, le mouvement associatif et la société civile durant plusieurs heures, ainsi que deux autres réunions à hui clos avec les élus locaux de Bordj Badji Mokhtar et Timiaouine. Les débats ont tourné autour du rôle et de la conduite que doit tenir le RND dans le contexte de la politique générale et du programme du président de la République, des responsabilités de l'Etat et ses institutions pour la mise à niveau de ces localités et le développement qui permettra l'amélioration des conditions de vie de ces populations. On notera une autre activité politique parallèle à celle du RND sur les mêmes lieux, c'est-à-dire Bordj Badji Mokhtar et Timiaouine, animée par la secrétaire de la wilaya d'Adrar de l'UNFA, M. Bendiba, qui a regroupé ses adhérentes et la représentante de la femme targuie. Plusieurs thèmes ont été à l'ordre du jour, à savoir le développement, l'emploi, l'éducation, la santé, la prévention contre les risques d'épidémies frontalières, etc. Cependant, ces rencontres ont été l'occasion aux citoyens de cette partie très éloignée du territoire national de faire part à leurs représentants de leurs problèmes sociaux et de leur quotidien. En effet, les éleveurs (camelins, caprins et ovins) ont des problèmes de forages d'eau pour leurs cheptels, leurs bêtes sont malades de la gale, ils n'arrivent pas à se procurer les médicaments pour les soigner. Au point d'eau du PK50, sur la route de Timiaouine, un éleveur septuagénaire nous précisa qu'il n'a jamais reçu la visite d'un vétérinaire. D'autres éleveurs ont soulevé l'interdiction à leurs cheptels de quitter le territoire de la wilaya d'Adrar, car elle est réglementée dans le cadre du troc entre les pays du Sahel. Cependant, notre interlocuteur nous dira que ses chameaux ne viennent pas d'Afrique, qu'ils sont nés et élevés ici en Algérie et qu'il a bénéficié de prêts bancaires dans ce sens. Cette même personne accuse les barons de la viande d'être derrière cette interdiction, car l'introduction du cheptel de Bordj Badji Mokhtar sur le marché national baissera certainement le prix de la viande. Ils ont relaté le manque de carburant, où ils sont soumis à un quota de 80 litres d'essence ou de gasoil par véhicule et par mois. Cette quantité ne suffit même pas à faire une seule inspection de leurs troupeaux qui sont dispersés dans la nature. Ils sollicitent l'intervention des pouvoirs publics pour régler en urgence ce point. Les agricultures, en plus de l'insuffisance de carburant et le manque de forages et de pompes à eau, souhaitent une assistance matérielle, financière et technique. Cette dernière concerne la formation, car se sont des éleveurs de vocation convertis dans l'agriculture. Malgré les efforts consentis par l'Etat dans cette région, ils reste encore beaucoup à faire.