Ils sont six en lice pour gouverner l'Algérie. Six hommes, six programmes qui prétendent tous être les meilleurs. Mais passé les questions importantes comme la lutte contre le chômage ou la sécurité du citoyen, qu'en est-il de l'environnement ? Quelles solutions proposent-ils pour lutter contre les décharges sauvages, la dépollution des oueds et du littoral, l'extraction de sable, les énergies renouvelables, la protection des espèces végétales et animales... En somme, comment conduire le pays vers le développement durable tout en favorisant le confort du citoyen. Louisa Hanoune Pour Louisa Hanoune, la question de l'environnement est un prétexte pour imposer une tutelle étrangère à travers l'intervention des ONG et la mise en application des politiques de désindustrialisation. Aussi, elle annonce clairement : « je m'engage à allouer le financement public adéquat à même de répondre aux besoins en matière d'équipements techniques pour le secteur industriel, afin d'éviter la pollution de l'air, des ressources hydriques de la pêche. » Elle s'érige contre les lois qui portent concession des lacs algériens, à commencer par les lacs de Oubeira et El Maleh qui ont entraîné une exploitation monstrueuse des espèces animales protégées (…), de mettre un terme au pillage du sable des plages et oueds par l'annulation de tous les contrats de concession accordés aux multinationales pour exploiter le corail et les côtes maritimes d'El Kala, ainsi que les contrats accordés aux privés pour exploiter les mines et qui consacrent un pillage des richesses nationales. Elle se promet d'encourager la consommation de types de carburants non polluants ainsi que la recherche des énergies renouvelables et conclut en soutenant qu'elle contraindra les pays pollueurs à entreprendre les mesures de préservation de l'environnement mondial. Abdelaziz Bouteflika L'actuel président de la République entend poursuivre son action menée depuis son dernier mandat concernant l'aménagement du territoire algérien. Ainsi, il entend renforcer le schéma national d'aménagement du territoire pour les deux prochaines décennies afin « de mieux occuper l'espace et freiner l'exode rural ». Au sujet des catastrophes naturelles, A. Bouteflika entend agir simultanément sur la prévention et la capacité d'intervention. Il poursuit en soutenant que « la politique de protection de l'environnement sera poursuivie pour préserver le patrimoine naturel, y compris contre la menace de la désertification, et pour sauvegarder le cadre de vie de la population contre les différentes formes de pollution ». Pour l'eau, il parle d'un important programme avec la réalisation de barrages, de stations de dessalement de l'eau de mer. Et puis « les raccordements des foyers aux réseaux d'assainissement seront également parachevés ». Toujours dans le secteur de l'eau, il est question de renforcer les capacités d'irrigation agricoles. Pour le volet énergétique, le président-candidat entend travailler « à la promotion de l'énergie solaire dont nous possédons de grandes capacités, ainsi que de l'énergie nucléaire à des fins exclusivement pacifiques, pour laquelle nous devons d'ores et déjà préparer le terrain » Fawzi Rebaïne L'agriculture tient une grande place dans le programme du candidat qui tend à militer pour une consommation réfléchie des ressources. C'est à ce titre qu'il préconise le goutte-à-goutte pour l'irrigation des périmètres agricoles. L'agriculture dans le sud est une autre préoccupation et Fawzi Rebaïne considère que la lutte contre certaines formes de maladies dont le bayoud dans les palmeraies doit être intensifiée. Les zones steppiques ou montagneuses font l'objet d'une même attention, tout comme celles de la pêche. Dans le volet qu'il consacre à l'environnement, le candidat propose des mesures urgentes telles que « le renforcement, la législation et les institutions, la préservation des terres et la protection des eaux douces et marines, la définition d'une politique environnementale sur la pollution industrielle et énergétique à moyen et à long termes, l'engagement de programmes de lutte contre la désertification ». Fawzi Rebaïne n'est pas contre un concours international pour la mise sur pied de ces chantiers « pour peu que les initiateurs jouissent de la crédibilité auprès de leurs opinions internes et de celles des Etats et des institutions internationales ». Mohamed Saïd Le candidat débute son volet environnement par la promotion des énergies renouvelables en encourageant l'investissement pour généraliser l'énergie solaire au public « en attendant de la généraliser dans les autres secteurs urbains et ruraux ». Dans un deuxième point, Mohamed Saïd appelle à « généraliser la condition du respect de l'hygiène, de la sécurité et de l'environnement dans tous les projets et les activités ». Pour finir, le candidat promet « d'intégrer la création d'espaces verts en tant que condition première dans tous les projets d'infrastructures et de préserver le tissu urbain et les zones forestières des effets de la pollution ». En matière d'agriculture, il est question de développer l'agriculture du Sud et en montagne, de construire davantage de barrages et de promouvoir la recherche scientifique pour améliorer la qualité des semences et de moderniser les moyens de production. Djahid Younsi Selon le directeur de campagne M. Abdelsallam, le diagnostic établi sur l'environnement appelle à des mesures urgentes. Il est relevé « la non-gestion des ordures industrielles liée aux travaux publics et des déchets ménagers. C'est sans compter sur les problèmes de non-traitement des eaux usées, la pollution atmosphérique provoquée par une non-maîtrise des rejets des véhicules automobiles ou des rejets industriels ». Le directeur de campagne souligne l'absence d'espaces verts ainsi que le phénomène de la désertification. Ainsi, le candidat propose, selon M. Abdelsallam, d'encourager financièrement et, par des moyens techniques, les collectivités locales pour la propreté dans les villes et villages. « Des programmes de formation pour les services d'hygiène ainsi que la sensibilisation des citoyens est nécessaire », poursuit-il. Enfin, l'installation rapide de centre d'épuration des eaux usées, un système de contrôle des véhicules et des industries pour leurs rejets sont inscrits dans le programme. Il s'ensuit la promotion d'espaces verts, le reboisement du barrage vert ainsi que la protection des espèces végétales et animales en voie de disparition. Moussa Touati Le directeur de campagne du candidat a été joint par téléphone pour obtenir le programme présidentiel concernant l'environnement. Ils ne nous ont pas répondu, ni oralement, ni par écrit.