Cette saison estivale 2006 coïncide avec la multitude de problèmes de gestion auxquels sont confrontées les communes de la wilaya. Celle du chef-lieu semble être prête à accueillir les estivants dès le 1er juin. Et si l'entretien des plages a été sérieusement pris en charge avec un renforcement des effectifs par 180 jeunes du filet social, l'anarchie dans l'octroi des contrats de location ou de gestion des places et des plages persiste toujours, notamment en ce qui concerne les plages Belvédère I et II et Aïn Achir, les parkings de Refes Zahouane, Aïn Achir et Djenane El Bey, les douches et vespasiennes amovibles. Le flou a de tout temps caractérisé la gestion des dossiers de location, tout autant que la délivrance des badges de gardiens de parking et des bordures de trottoirs. A Rezzag Rachid, Rizzi Amor et la Caroube, des malfrats prennent d'autorité les bancs et places publics ainsi que les plages pour y implanter qui un commerce de boissons chaudes servies dans des conditions d'hygiène plus que douteuses, qui des tables pour des consommations fraîches ou glacées, qui pour y planter des parasols et des chaises à louer. «Au-delà du fait qu'on vous impose de payer un stationnement même signalé interdit, des délinquants interdisent aux baigneurs de s'installer à proximité de leurs parasols ou chaises. Toute contestation équivaut à une agression verbale, parfois physique de son auteur. Certains cerbères portent des badges censés avoir été délivrés par la commune», estime Abdelhak B. originaire de Khenchela. Avec sa famille, il était venu passer un week-end de mai sur la plage Aïn Achir. Cette saison estivale coïncide avec l'ouverture prochaine de la nouvelle route à double voie sur une dizaine de kilomètres Rizzi Amor-Refes Zahouane. La wilaya de Annaba a de belles plages, mais… Sur la côte Est, étendue sur plus de 1000 m de sable, Sidi Salem, dans la commune d'El Bouni, est traitée en parent pauvre du potentiel touristique de la wilaya. Sous d'autres cieux, ce lieu aurait été transformé en un site admirable. Il a été voué par des urbanistes d'une certaine époque à la bidonvillisation. Pis, on y a implanté des bassins de décantation des eaux usées. Aujourd'hui à l'abandon, ce projet, destiné à alimenter les unités industrielles ayant coûté au Trésor public 3 milliards de dinars, est à l'abandon. Il s'est transformé en un immense foyer de moustiques et de rongeurs. Immense aussi est la plage Djenane El Bey ou Oued Bakkrat au pied de l'Edough. Paradisiaque, constamment bercée par une douce brise, d'une eau limpide et d'une couleur émeraude, cette plage est également le royaume des rapaces. Munis d'une autorisation communale établie on ne sait sur quelle base, de faux commerçants y ont déjà installé leurs baraques, tentes ou parasols à louer. Et si Aïn Barbar sur la côte Ouest de Seraïdi continue de vivre les conséquences de plus d'une décennie d'insécurité avec une fréquentation presque nulle des estivants, à Chetaïbi, c'est un autre monde. Fontaine romaine, Sable d'Or I et II, Sidi Akacha, 3 lieux sur la corniche de Chetaïbi en bordure de mer véritablement féerique. Ces plages et ces criques rocailleuses, sa presqu'île, sa baie majestueuse aux couleurs du ciel et de la mer, ces verts chatoyants cernés des lignes brunes de la montagne à proximité forment un prisme naturel qui a donné à Chetaïbi son titre de plus belle baie du monde.