La récente déclaration de Abdelaziz Bouteflika portant sur l'investissement de l'équivalent de 150 milliards de dollars durant son prochain quinquennat n'a pas laissé indifférente la représentation diplomatique belge à Alger. « Nous sommes venus à Annaba pour exprimer notre intéressement à l'annonce du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, quant à l'investissement de 150 milliards de dollars entre 2010 et jusqu'à 2014. Nous sommes prêts à participer dans tous les projets qui offrent un partenariat en Algérie. » C'est ce qu'a déclaré, hier à Annaba, son excellence Christian Driessche, le nouvel ambassadeur de Belgigue en Algérie, lors d'une réunion qu'il a tenue à la CCI Seybouse avec les opérateurs économiques de la région est. A la tête d'une délégation d'attachés économiques, de conseillers politiques et de bureaux d'études, le diplomate dit être venu « non pas pour vendre un produit commercial bon marché et périssable à terme, mais surtout pour présenter la haute technologie, l'innovation. C'est aussi nouer dans un esprit de durabilité et d'innovation des relations pérennes et une coopération entre les entreprises belges et les opérateurs économiques locaux ». Pour ce faire, M. Driessche a fait savoir que « sa représentation commerciale en Algérie a suivi l'évolution de l'économie algérienne de près. Elle a même doublé le nombre d'effectifs dans la section commerciale de l'ambassade ». Il faut savoir, par ailleurs, que la Belgique occupe la 10e place des exportations à destination de l'Algérie avec une cinquantaine d'entreprises sur les 7000 IDE présentes dans le pays. En retour, ses importations en provenance de l'Algérie se réduisent aux hydrocarbures. Seule une entreprise locale arrive à exporter du concentré de tomates. Entre 2007 et 2008, les exportations vers l'Algérie se sont accrues de 16%, ce qui a nécessité un renforcement des effectifs des représentations commerciales à l'effet de participer aux manifestations ciblées (notamment le salon Batimatec). Le marché algérien, avec plus de 36 millions de consommateurs, une proximité géographique et culturelle, une situation monétaire favorable, de grands travaux d'infrastructures, un fonds de régulation, des réserves de change et une certaine aisance pour les trois ans à venir, représente une opportunité certaine pour la Belgique, qui classe ce marché en deuxième position à l'échelle de l'Afrique. Toutefois, certains opérateurs économiques ont tenu à faire remarquer que « l'Algérie n'est pas uniquement un marché pour écouler la marchandise, c'est aussi un espace ayant ses besoins et sa demande qui gagneraient à être pris en charge soit à travers la formation, la mise à niveau et pourquoi pas une délocalisation des PME en direction de Annaba et sa région ».