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Cinéma. Une courte nouvelle pédagogique
Publié dans El Watan le 26 - 03 - 2009

Le générique se déroule sur un fond glauque et mon sommeil est perturbé. Puis le jour se lève en noir et blanc comme dans un film néo-réaliste.
En gros plan, le café se dissout dans l'eau frémissante et, en off, la radio égrène son chapelet de mauvaises nouvelles Attentats en Algérie, Touristes otages aux Philippines, Un forcené braque des enfants dans une crèche… Je bois une dernière gorgée de café en plan serré et je me lève, suivi par un panoramique vers la salle de bain. J'y pénètre en plongée. J'ouvre le placard en insert. J'en retire la mousse à raser et, en raccord dans le mouvement, je l'étale en plan rapproché sur mon visage. Je me rase et, en fondu-enchaîné, je suis rasé. A l'extérieur jour, la circulation est embouteillée et les plans sont rapides. Leur durée est rythmée sur le tempo de la musique en dents de scie sur la piste optique. Je suis content et je marche, anonyme au milieu de la foule de figurants intelligents. Le zoom avant me récupère en plan rapproché poitrine et la foule derrière moi devient floue. La musique est fondue, vite remplacée par le son seul « circulation » et je me mets à siffloter sur le direct 1 : « Tu es heureux car tu vas à sa rencontre pour la première fois ». J'ai suivi les directives du réalisateur et je l'ai joué très intériorisé, à la Actor's Studio. Je savais que j'étais en contre-jour, à 5,6 poursuivi par les réflecteurs et le regard des badauds maintenus hors-champ par les assistants-réalisateurs stagiaires et le cordon de délimitation du champ. Le plan a été mis en boîte en une seule prise, deux mètres à 200 ASA, à 21 images-seconde. Ce n'est pas ce plan qui va grever le budget et qu'on se dirigera vers le dépassement. La scripte jubilait et vint m'embrasser au « Coupez ! ». Elle était heureuse parce que j'avais sifflé l'air de « Il était une fois la révolution ». Tout comme moi, elle était une admiratrice de Sergio Leone. La houppette du maquilleur me taponne le visage d'un fond de teint qui sent la baleine. « Ses premiers films étaient signés par un pseudo ? ». Bob Robertson ? Il avait pris ce pseudo pour pouvoir pénétrer le marché américain.. Le pointeur a des doutes sur sa mise au point. Le directeur-photo le rassure : « Ne t'inquiète pas, on verra cela aux rushes, sinon on coupera au montage. » Le réalisateur était satisfait de mon jeu et je n'avais aucune envie de refaire la prise. L'enregistrement du son seul « sifflement » sur Nagra mit fin à la discussion. Il servira au cas où le direct ne serait pas bon. « Je lui ai mis le h.f. mais il y a trop de circulation. Vous auriez pu mieux repérer. De toutes les façons, je signale ça sur le rapport. Et puis, on n'a pas idée de filmer au 18 ! Où veux-tu que je place mon micro ? Et je te signale qu'à l'heure ou je te parle, je n'ai toujours pas reçu les piles demandées au régisseur depuis le début du tournage ! »
Le premier assistant demanda le silence. Le réalisateur murmura « Moteur ». L'ingé-sourd hurla « Ça tourne ! ». Le cadreur, bercé par le ronronnement de la caméra, soupira « Annonce » et le clapman, tout guilleret, prit la pose avec clap en aboyant le plan et la prise. Et le mot « Action » tomba comme une lame de guillotine… Et c'est en raccord dans l'axe en gros plan que je la vis pour la première fois. Son contre-champ était agréable à couper. Jeune, belle, fraîche et bien maquillée. Elle me reconnut en plan américain et esquissa un mouvement pour venir vers moi. Le travelling latéral nous rapprocha l'un de l'autre. Elle se jeta à mon cou et nous nous mîmes à tournoyer de bonheur au ralenti, à 100 images-seconde soutenus par de la musique au mètre. Comme le producteur ne pouvait payer un compositeur, le plan durait moins de 30 secondes car au delà, il fallait le déclarer aux droits d'auteurs. Puis l'image se déchira par le milieu et même les perforations furent broyées. L'assistant-monteur n'avait pas doublé les collures. On nous remplaça vite fait par une longueur d'amorce et le mixage reprit, là où il s'était arrêté. A la cassure. Heureusement, notre rencontre avait été sauvegardée par le négatif. Sans lui, nous n'existerions plus. Et dire que le réalisateur, au début, avait pensé tourner le film sur de l'inversible ! Nous l'avions échappé belle car nous aurions disparu complètement. Il fut donc très aisé de nous étalonner. Nous étions tous deux « denses » dans les plans larges. Elle, « froide » en rapproché et moi « chaud » dans les contre-champs. La bobine qui nous contenait ne faisait pas plus de 300 mètres, un peu plus de dix minutes et le mot « fin » arriva vite en surimpression. J'avais envie de fuir avec elle des perforations, hors de la salle de projection, nous retrouver sur une île déserte, loin des projos et de la cellule du directeur photo. Je me mis à rêver en flash-back mais fus réveillé en sursaut. La boîte métallique se referma sur nous. Notre vie et notre mort, c'était l'écran et notre ADN, le celluloïd.


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