Une fois achevé, le port d'El Djamila (ex-La Madrague) à Aïn Benian sera, assurément, l'un des pôles touristiques les plus attrayants de la capitale. L'ouvrage ne fera que ressusciter l'ex-La Madrague livrée au fil des années à l'abandon. Il y a quelques jours, le ministre des Travaux publics, Amar Ghoul, avait inspecté l'avancement des travaux d'extention de ce port alors que quelques mois auparavant, c'était son collègue de la Pêche et des Ressources halieutiques qui avait fait pareil déplacement. L'opération d'extention du port a commencé d'abord avec la démolition des bâttisses illicites entourant le port. Car il faut savoir que la commune de Aïn Benian, particulièrement El Djamila, est l'un des endroits de la capitale qui souffrent le plus du problème des constructions illicites. D'ailleurs, des habitants de la cité ont adressé, par le passé, plusieurs requêtes au président de l'Apc de Aïn Benian comme au wali d'Alger pour dénoncer cette situation. Chacun fait ce que bon lui semble au point que le visage de la belle petite ville a été complètement défiguré. Les travaux d'extention du port El Djamila ont démarré en mai 2002 et ont nécessité 1,17 milliard de dinars. Il sera question d'y réaliser une station de transport maritime, une jetée principale de 300 m, dont les travaux de réalisation ont atteint 16%, une autre secondaire de 160 m (90%) et des épis de protection (95%). Avec cette extention, le port pourra abriter 20 sardiniers, 42 petits métiers et 77 embarcations. De quoi inciter, enfin, les estivants à s'y rendre en masse. Selon des données historiques, El Djamila était l'un des endroits les plus fréquentés par les Algérois durant l'été. Des familles, dont beaucoup de nationalité étrangère, affluaient de toute part pour goûter au poisson qui faisait la renommée de cet endroit et se baigner à la plage d'El Djamila dont l'eau était de loin plus propre qu'elle l'est aujourd'hui. La dégradation du milieu est due essentiellement à la main de l'homme. L'urbanisation anarchique a été entreprise par le citoyen d'abord et les autorités ont scellé l'avenir de la ville. On constate aujourd'hui la multitude de dépôts de boissons dont le nombre est de loin le plus important par rapport aux autres produits de consommation. Les habitants dénoncent que les consommateurs utilisent le port pour boire et importuner des visiteurs alors qu'ils peuvent bien le faire sans déranger personne dans des établissements qui sont fort nombreux. Les familles sont les premières victimes de cette indélicatesse. Elles s'orientent alors vers d'autres endroits plus sécurisés. Ces mêmes habitants ont également témoigné de scènes de violence durant la nuit et d'avouer que les gens ne peuvent plus sortir en toute quiétude le soir et que souvent la police est appelée à intervenir pour mettre fin à des rixes. Quant aux restaurants spécialisés dans le poisson, spécialité qui faisait la fierté du port, peu subsistent encore. De plus en plus de commerces anarchiques ont vu le jour à El Djamila. Peut-être qu'avec l'extention et la mise en valeur du port, l'endroit retrouvera sa beauté d'antan ?