Cette année, c'est l'occasion rêvée de la renaissance et de la célébration de la Fête nationale du méhari qui avait connu, dix années durant, une éclipse totale. En fait, cette ambiance de joie s'installait chez les Chaâmbas de Metlili dès la période de printemps, qui favorise, d'ailleurs l'affluence du climat chaud du désert. La configuration géographique de la ville installée dans une sorte de cuvette entourée de montagnes fait que le thermomètre grimpe allégrement aggravant la saison chaude. Le désert offre encore en ces lieux la farouche nudité de la terre que couvrent çà et là des amas de pierres. Vers 1350, disent les historiens, quelques individus de race syrienne vinrent s'établir sur l'oued Metlili, vivant dans des huttes, puis fondèrent la ville de Metlili sous le haut patronage de Sidi El Hadj Bouhafs et de son père Sid Echeikh Bouhafs. Ils se grossirent bientôt et trouvèrent, dans les défilés et ravins de la chebka une sécurité complète. Ce groupe devint une équipe de grands guides du grand désert, mais trop à l'étroit pour y vivre tous et y faire paître leurs chameaux, ils se divisèrent alors en trois fractions. L'une alla à Ouargla, une autre descendit à EI Menia et la troisième resta à Metlili, constituant ainsi les Chaâmbas Berezga. Toutes ces données naturelles et historiques concourent pour permettre aux Chaâmbas de Metlili, une fois l'hiver passé, d'entamer une série de fêtes qui commencent par cette inévitable fête du méhari, puis la célébration des mariages, le départ des hadjis vers les Lieux Saints de l'Islam, les circoncisions… Séjourner à Ghardaïa en cette période de l'été sans faire un détour dans cette charmante ville de Metlili relève du sacrilège. Metlili dispose même d'un petit hôtel qui permet d'élargir les excursions vers Seb Seb, palmeraie réputée pour ses cacahuètes et vers Mansourali et Hassi Lefhel, réputées pour leurs splendides jardins. A Metlili même, le vieux ksar évoque encore un temps de prospérité révolu, mais une promenade à travers ses ruelles réveillera ses splendeurs et le contact avec ses habitants aura vite fait de vous faire rejeter le confort de la ville. Souvent, avant que cette fête marque un temps de répit, les visiteurs de Metlili se retrouvent en plein dans cette fête annuelle du méhari. Elle se tenait habituellement entre le 20 mai et le 10 juin de chaque année ; elle fait partie de la vie de la commune. Encouragée par la subvention des ministères de l'Environnement, de la Culture et de la PME/PMI, cette fête vient de reprendre de plus belle. Son coup d'envoi a été donné jeudi dernier par le wali de Ghardaïa, en présence de nombreux invités nationaux et étrangers. Elle s'est achevée hier, après un énorme défilé de plus de 40 chameaux et 40 coups de canons. Cela n'est pas une vitrine et ne le sera jamais, sa présence rend à Metlili certaines de ses racines. Quant à ces 40 chameaux venus de divers ville du sud du pays, ils participeront au rallye, une course qui a été organisée sur une distance de 14 km. Ici, on a vite compris que le passage traditionnel vers le grand désert a permis de tenter une expérience : celle d'organiser aussi des circuits et des séjours d'initiation à l'environnement, à la flore, aux reptiles… Metlili est une commune riche par son passé, son histoire et par son originalité et comme toute petite ville de l'Algérie, elle éprouve des mutations économiques et sociologiques sur lesquelles ses habitants vous entretiennent à bâtons rompus. Il n'y a du reste pas d'autres rencontres qui vaillent celle-là.