Au coeur de la Chebka, l'oued Metlili creuse son lit. Etroit en certains endroits, il s'élargit en d'autres pour définir une véritable vallée propice à l'accueil d'un établissement humain. Pas n'importe lequel. C'est à cet endroit précis que se trouve le berceau des Chaâmba qui ont contribué au long processus de peuplement de la vallée du M'zab. Il est difficile de donner une datation exacte de la fondation de Metlili-Chaâmba, souvent sujette à des polémiques soulevées par les différents historiens qui se sont penchés sur la question. Une hypothèse laisse supposer que les Chaâmba, qui se seraient implantés dans la région en 1060, sont apparentés aux Hamyan qui sont des Hilaliens affiliés à la confédération des Zoghba, originaires pour les uns de Biadh et de Mechria, cohabitant avec les Ouled Sidi Cheikh et pour les autres, du Hodna. Mais les deux versions se recoupent puisque la première précise qu'avec la seconde conquête hilalienne, un groupe de la tribu syrienne des Ouled Madhi, établie dans le Hodna, séjourna en Oranie avant de s'installer plus au Sud auprès des Ouled Sidi Cheikh. Selon une autre version, les premiers chaâmba venus dans la Chebka du M'zab seraient Thameur Ben Toulal et son frère Trif ainsi que leur soeur qu'ils marièrent à Bourouba qui se rendit célèbre. «Chaâmba» viendrait du mot «chaâmeb» qui veut dire «petit bélier», quant à Metlili, le mot viendrait d'une composition de «met» (le miel) et «lili» (le lien). Les hypothèses divergent tant la légende, la tradition orale et l'histoire s'entremêlent. Les faits historiques attestent en tout cas que les Chaâmba, tribu de nomades arabes, étaient d'excellents pasteurs et de redoutables guerriers. Il faut rappeler qu'une convention de paix avait été signée en 1317 entre les Chaâmba, dirigés par Sidi Hadj Bahous, un des fils de Sidi Cheikh, et la tribu ibadite de Melika. L'accord consistait en un échange de familles entre les deux communautés. Près de trois siècles plus tard, vers le début du XVIIe siècle, les Chaâmba se divisèrent en trois fractions dont celle de Mouhabi qui s'implanta à El-Menea, à laquelle elle donna le nom d'El-Goléa, celle de Bourouba s'orienta vers Ouargla, et enfin, celle de Berezga qui resta à Metlili. Le chroniqueur Cauneille écrira au XIXe siècle que «la cohésion entre les Chaâmba et les Ouled Sidi Cheikh a constitué un des obstacles majeurs à l'expansion de la colonisation française dans le Sud». Ainsi, l'emprise des Chaâmba s'étendit tant sur l'Erg oriental que sur l'Erg occidental ainsi que sur les oasis du Sahara Central, du Tidikelt (Aoulef) et du Touat (Adrar). Enfin, en l'année 1968, la confédération des Chaâmba se serait subdivisée en cinq grands regroupements dont Metlili, El Ménea, Ouargla, l'Erg occidental (Timimoun, Tinerkouk, Taghouzi et Béni Abbès).