Le décor est somptueux, la cavalerie est impressionnante, l'enjeu une qualification aux Jeux méditerranéens de Pescara, en Italie du 26 juin au 5 juillet. Cette année le concours équestre du Dahra qu'organise l'association El farès El mestghanemi constitue l'ultime épreuve qualificative pour les prochaines joutes des pays riverains de la Mare Nostrum. C'est sans doute pour cela que le nombre de participants à cette épreuve, comptant pour le championnat d'Algérie, atteindra plus de 150 cavaliers et presque autant de montures de rêve. Connus pour leur rigueur toute sportive et surtout pour l'excellente qualité de leur carrière -en gazon naturel s'il vous plaît-, les sociétaires du centre équestre de Mostaganem se sont dépensés sans compter afin d'accueillir leurs hôtes venus des principaux centres équestres du pays. Toutefois, les épreuves se dérouleront sans la prestigieuse Garde républicaine, dont la sublime cavalerie ne manque jamais une telle occasion où elle se mesure à l'élite nationale. Les épreuves, qui dureront deux jours, ont commencé hier matin avec une superbe fantasia traditionnelle où prédominent les pur-sangs des races chevalines locales. Organisée de main de maître par Hadj Khettab, le toujours dynamique président de l'association d'équitation traditionnelle, la fantasia constitue un spectacle de très haute facture. Après le passage à vide des années post-indépendance, c'est au niveau de l'ITA en 1970, que l'équitation reprendra son souffle grâce au défunt Benabdallah Benzaza, qui mettra tous les moyens afin de monter un centre équestre à partir duquel cet art repartira à la conquête des ses adeptes. Dès 1984, le centre sera abandonné et les chevaux seront sacrifiés, certains, abandonnés à leur sort, succomberont par inanition. C'est donc à partir du néant, en 1986, que les anciens cavaliers, aidés de Abdelkader Chellef, leur moniteur, et grâce à Mounir Zerhouni, entameront la lente réanimation d'une activité que l'on croyait à jamais ensevelie par la médiocrité. Aujourd'hui, le centre aligne fièrement 60 chevaux et plus de 200 cavaliers concourant dans toutes les catégories. Ses armoires débordent de trophées glanés tant en Algérie qu'à l'étranger. Ses chevaux, dans leur grande majorité, sont nés au centre. Avec l'appui de l'université de Mostaganem, un projet est en cours d'élaboration. Pour Mounir Zerhouni, c'est l'ouverture d'une véritable école d'équitation à l'échelle régionale qui devrait voir le jour, pour peu que les autorités centrales apportent leur caution. En seulement douze ans d'existence, son association a su réunir les compétences pour faire de ce centre l'un des pôles de l'activité équestre. Pour les 200 cavaliers, qui ont répondu à l'appel, ils ne sont pas nombreux ceux qui peuvent prétendre représenter l'Algérie à Pescara. Parmi cette élite, personne n'ose imaginer que des cavaliers du cru ne puissent décrocher en toute sportivité les fameux tickets d'accès vers l'excellence. Le verdict sera connu aujourd'huivers 17h.