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Le capharnaüm des temps modernes
Publié dans El Watan le 11 - 06 - 2006

Situés au cœur de l'antique Sitifis, ces espaces et leurs habitants suffoquent. Le diktat imposé par le commerce informel squattant même la voie publique en est la cause. La délocalisation promise tarde à venir et les riverains de l'espace, transformé en dépotoir, perdent espoir. Le squat des différents points, situés aux alentours du souk, s'est répercuté négativement sur la circulation routière. Les différentes voies jouxtant le marché sont, le moins qu'on puisse dire, engorgées. Les voitures tout comme les piétons trouvent moult difficultés pour se frayer un chemin dans cette jungle.
L'environnement en pâtit
L'odeur des détritus, jonchant le sol, empeste la vie des citoyens vivotant dans les lieux pollués et dangereux à la fois. Ces habitants qui ont frappé à toutes les portes attendent l'heureux épilogue devant les extirper d'un cauchemar qui dure depuis longtemps. «Les pétitions appuyées par les photos et cassettes vidéo, adressées aux autorités, n'ont reçu aucune suite», souligne M. Chaâbane, un habitant d'un quartier très mal coté au niveau de la bourse de l'immobilier. Dire qu'il est situé au cœur de la capitale des Hauts-Plateaux. Un habitant de la rue Bahri Khier, qui a lui aussi saisi toutes les instances, lance un SOS : «Notre calvaire perdure. Ces pseudo-commerçants, qui étalent leurs marchandises devant ma porte d'entrée et celle du garage, m'empoisonnent la vie. Je trouve, chaque jour que Dieu fait, d'énormes difficultés pour sortir mon véhicule devant emmener les enfants à l'école.» Abdelhamid au bord, de la déprime dira : «Même chez soi, le citoyen est agressé.
Les pouvoirs publics doivent au plus vite réagir.» Fethi, ayant acquis au plus fort un appartement à la nouvelle cité Amar Degou, qui a été érigée à la place du bidonville Bizard, lui, plus dépité : «J'ai payé à 378 millions un cauchemar à ma petite famille. Supposée résidentielle, la cité fait hélas face au vacarme et à l'insalubrité générés par cette faune de faux commerçants.» Les habitants des alentours et des autres parties de la ville s'insurgent : «Ces vendeurs, qui mettent avec leurs douteux produits en péril la santé des consommateurs, portent préjudice aux autres commerçants qui ont des charges. Sans registre du commerce, ces commerçants de l'informel engrangent des milliards. Le Trésor public est pénalisé.» Zohir, un commerçant au bord de la faillite, martèle : «On ne peut tenir éternellement le coup face à cette concurrence déloyale qui s'est érigée à Abacha en une indétrônable loi.» Les vendeurs à la sauvette veulent mettre un terme à leur clandestinité. «Cette précarité a trop duré. Nous sommes des citoyens en quête d'une reconnaissance et d'une couverture sociale. La balle est à mon sens dans le camp des autorités devant régler cet épineux problème pédagogiquement.» Ce sont les propos de Mokdad, fatigué après 15 ans d'exercice, de cet informel ayant la peau dure.
Contrairement au P/APC de Sétif, n'ayant pas voulu donner suite à notre fax, transmis le mardi 6 juin, le chef de daïra considère que le problème est pris en charge. «La cellule de réflexion mise en place vient de terminer ces travaux. Le problème trouvera prochainement une solution devant sauvegarder les intérêts des différentes parties.»
La directrice de l'environnement estime que la gestion d'un tel volet en milieu urbain est des prérogatives de la municipalité. Le directeur du commerce abonde dans le même sens : «La question n'est pas des prérogatives de la direction du commerce qui ne peut, dans pareilles conditions, faire convenablement son travail.


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