Aujourd'hui, 357 employés de l'entreprise algéro-turque du fer (ATF) spécialisée dans l'exportation des métaux ferreux et non ferreux intenteront une action judiciaire au tribunal d'El Hadjar. Ils déposeront plainte contre Messalha Saïd Youssef, PDG d'ATF, pour non-paiement de 6 mois de salaire. Cette décision est le fruit d'une rencontre avec le procureur général de la cour de Annaba, qui a pris en charge les doléances des travailleurs, notamment après la disparition de leur patron. « Je leur ai proposé une assistance judiciaire dont une instance a été installée à la cour de justice de Annaba, mais ils ont préféré se prendre en charge. Je les ai alors orientés vers le tribunal compétent d'El Hadjar pour accomplir leur action judiciaire », expliquera le procureur général près la cour de Annaba.De nationalité française et d'origine palestinienne, Messalha Saïd Youssef est l'acteur d'une histoire peu anodine. Cet industriel avait été interpellé, entendu et placé sous mandat de dépôt le 8 juin 2006, suite à une plainte déposée par la direction des impôts pour fraude fiscale d'un montant global de 1 601 045 106,70 DA, dont une pénalité de retard calculée à 225%. Parallèlement à la fraude fiscale et le faux et usage de faux retenus à son encontre, d'autres faits étaient également cités dans son dossier. L'arrêt de renvoi de son affaire avait fait état de blanchiment d'argent, fraude fiscale, faux et usage de faux, fausse déclaration, escroquerie mêlée aux renseignements et espionnage ainsi qu'atteinte à la sécurité intérieure et extérieure du pays. Les investigations ont été entamées par les services de sécurité. En mai 2007, M. Messalha avait été acquitté par la justice. Depuis, le businessman s'était acquitté de près de 30 milliards de centimes envers le fisc, avant de disparaître dans la nature. L'administration fiscale et les 357 travailleurs ne sont pas les seuls à réclamer leur dû. Plusieurs de ses partenaires, en majorité des fournisseurs, se disent aussi victimes de ses pratiques. Ils l'accusent de les avoir payés en chèque en bois. Ils devront aussi, selon eux, parallèlement engager une action judiciaire à son encontre.