Engagée à l'instigation de la direction des impôts de la wilaya de Annaba, l'opération de vente aux enchères de l'entreprise algéro-turque du fer (ATF), dont le propriétaire à la triple nationalité franco-israélo-palestinienne, Messalha Saïd – est actuellement sous le coup d'un mandat d'arrêt international–, a été empêchée hier par ses travailleurs mis au chômage depuis le début de l'année. Le siège du cinéma privé de la commune El Hadjar, qui devait abriter l'opération de vente, a été assiégé tôt le matin par quelque 400 travailleurs victimes du chômage technique. Ils étaient venus avec la ferme intention d'empêcher la vente aux enchères annoncée par la presse nationale pour recouvrer les créances que doit ATF au fisc. En colère, munis de banderoles, ils ont crié à qui veut les entendre que rien ne se fera sans leur consentement, sous peine de passer à l'action et dont les corollaires peuvent être graves. « Il n'y aura pas de vente si nos droits salariaux ne seront pas garantis. Nous sommes plusieurs centaines de travailleurs à n'avoir pas perçu nos salaires depuis près d'une année. Aujourd'hui, les services des impôts veulent recouvrer leurs dettes au détriment de nos salaires. Que faisaient-ils lorsque le PDG d'ATF était en activité en Algérie ? Ils ont attendu ce jour pour tenter de récupérer leurs créances », ont-ils dénoncé devant un impressionnant dispositif de sécurité appelé à parer à toute équivoque. Pour apaiser les esprits surchauffés, des cadres de la direction des impôts ont pris langue avec les représentants des travailleurs. Après un round de plus de 2 heures, les belligérants se sont quittés avec une promesse verbale de trouver une solution. Devant cette situation peu anodine, le commissaire-priseur et les prétendants à l'acquisition de l'entreprise ATF ont quitté la salle et ajourné l'opération.