Le Festival national de la poésie et de la prose dont la 8e édition s'est tenue du 22 au 24 de ce mois au lycée Mohamed Seddik Benyahia, à Bouira. Cette manifestation s'est inscrite dans le cadre d'activités spécifiquement scolaires. Les vers déclamés pendant cette rencontre annuelle ont réussi à réunir une centaine d'élèves du primaire, du moyen et du secondaire, amis dans l'ensemble, ce festival est tombé dans une indifférence quasi générale. La salle, où ont eu lieu ces activités, ne contenait qu'un public clairsemé et peu enthousiaste, vu le peu de goût qu'il manifeste pour ce genre d'activité. Permettre aux élèves de réciter des poèmes rimés, alors que la rime a complètement disparu du vers, ce dernier étant déclaré majeur, donc libre, est sans doute une bonne initiative, car elle encourage la créativité et crée l'émulation entre les participants. Au total, 22 wilayas, dont Mostaganem, Tiaret, Annaba, Biskra sont représentées à cette manifestation artistique, placée sous le signe scolaire alors que le festival requiert plus d'importance. Cette restriction montre au contraire ses limites et sa portée. Mieux organisé, avec un programme plus riche, exposant des livres et des recueils de poésies connus du grand public et des conférences, où les grandes questions relatives au roman moderne et à la poésie de versification libre, nul doute que ce festival aurait revêtu une importance à laquelle sa dimension nationale lui ouvre de plein droit. Alors qu'on a vu une tente au milieu de la cour, avec des outres et autres objets désuets, comme si l'art est un regard constamment tourné vers le passé, des soirées artistiques et des excursions, le festival parait comme dévoyé et dénaturé. Il y a là trop d'enjeux. Sous le fallacieux prétexte qu'il s'agit d'adolescents, ne peut-on envisager de parler de poésie et de prose qu'à travers le prisme de la scolarité ?