Je suis satisfait du match nul réalisé à Kigali », dixit le coach national Rabah Saâdane à la fin du match Rwanda - Algérie (0-0) comptant pour la première journée du dernier tour éliminatoire de la CAN et du Mondial 2010. Un résultat, il est vrai, probant, si on prend en ligne de compte les déconvenues des grosses pointures du continent, à l'instar du Cameroun, du Ghana et surtout du Maroc. Kigali (Rwanda) De notre envoyé spécial L'Algérie, qui évoluait dans des conditions optimales, devrait-elle se contenter d'un petit point du nul devant des guêpes rwandaises, qui, faut-il le dire, n'avaient rien d'un foudre de guerre ? Les joueurs approchés en fin de match étaient unanimes à dire que l'équipe nationale avait les moyens de revenir à Alger avec trois précieuses unités dans son escarcelle. Un constat motivé par le fait que les coéquipiers du fantomatique Rafik Saïfi avaient évolué dans des conditions dignes de celles de l'Europe où tous les facteurs étaient réunis pour remporter la victoire : climat doux, pelouse en bon état, arbitrage correcte du Béninois Codjia et un adversaire moyen. Cela dit, les Verts s'en sortent avec l'amer sentiment du devoir inachevé. Beaucoup de regrets pour les coéquipiers de Rahou qui ont rejoint Alger, hier à l'aurore, à bord d'un vol spécial. Les choix tactiques du sélectionneur algérien, Rabah Saâdane, laissaient à désirer. Il a opté pour un onze, dont certains éléments traversent un inquiétant passage à vide. L'on commence par Rafik Saïfi, sortant d'une blessure, qui ne pouvait absolument rien apporter aux Verts, malgré sa solide expérience et son savoir-faire avéré. Le pensionnaire du FC Lorient est passé à côté de la plaque, d'où, du reste, son remplacement à l'heure de jeu. Idem pour Kamel Ghilas qui semblait perdu sur la surface de jeu. Parallèlement à ces incohérences apparentes, le talentueux attaquant Yacine Bezzaz suivait le match des tribunes d'honneur. Principal artisan de la qualification de l'EN au deuxième tour après ses prouesses contre le Sénégal, Bezzaz aurait pu apporter un grand plus au compartiment offensif algérien. Saâdane motive la non-convocation de Bezzaz par son retour d'une opération. Et pourtant, l'ancien attaquant de la JSK a réalisé une belle prestation, lundi dernier, avec son club (Strasbourg) en championnat français. Physiquement, les Verts étaient pratiquement dépassés par les événements. Après les vingt premières minutes, durant lesquelles les Ghezzal et consorts avaient pris le match à leur compte, le reste de la rencontre est à mettre à l'actif des Rwandais. En deuxième mi-temps, les Algériens, complètement exténués, se sont repliés en arrière, laissant le terrain libre à l'adversaire de mener des offensives dangereuses. Mais l'arrière-garde algérienne (Rahou, Belhadj, Halliche et Bouguerra) a fait l'essentiel pour éviter une défaite certaine. Le rendement défensif est la seule satisfaction de l'équipe d'Algérie. Saâdane impute la responsabilité de ce semi-échec à la nature du ballon et à la qualité de la pelouse. Des faux-fuyants qui ne peuvent nullement justifier l'échec, car aucun stade en Algérie n'est doté d'une aussi belle pelouse que celle du stade d'Amahoro de Kigali. Pour ce qui est du ballon, il suffit de rappeler que la Tunisie est allée donner l'estocade aux Kenyans à Nairobi même (1-2). C'est tout simplement un échec qui n'augure rien de bon pour la course vers le Mondial. Une compétition qui nous échappe depuis plus de deux décennies.