Les nouveaux quartiers, déjà poussiéreux, sont affreusement nus, les arbres ici ne courent pas les rues. Ainsi, les coins ne sont point ombreux. Il faut raser les murs pour échapper au dard du soleil. L'insolation en période caniculaire plane sur toutes les têtes. Il faut patienter, patienter et patienter encore ! Cela, en attendant la fraîcheur du soir. Mais parfois, l'air devient lourd et suffocant. On a du mal à respirer. Dans les appartements, c'est la fournaise. Des familles entières quittent le logis pour chercher dehors un coin de fraîcheur. Des troupes ou groupes de jeunes se forment pour deviser entre eux jusqu'à une heure tardive de la nuit. On échafaude à l'envi des projets de vacances. Mais pour se permettre le luxe du littoral, il faut en avoir les moyens. Généralement, les jeunes se rabattent sur des escapades d'un jour au bord de la mer. Les transporteurs offrent des services alléchants. Ils proposent aux jeunes un excursion pour 300 ou 400 DA. Les jeunes de Aïn Beïda, d'Oum El Bouaghi ou de Meskiana choisissent le plus souvent les destinations les plus proches. Annaba ou El Kala, le départ pour les coins de plage de ces villes commence bien avant l'aube. Les jeunes, pour éviter un excédent de dépenses ou de faux frais, emportent avec eux sandwiches, eau glacée, parasols et le reste… Une fois sur les lieux, ils s'empressent de se jeter à l'eau, profitant au maximum des bienfaits de la mer. Ceux qui ont une préférence pour El Kala, fréquentent la plage El Mordjane ou la Messida. Ainsi chaque vendredi, les propriétaires des J9 et autres minibus organisent des excursions d'un jour au profit des «assoiffés» de la grande bleue. Et tout le monde y trouve son compte. Surtout les jeunes qui ne peuvent s'offrir de vraies vacances ou des séjours au bord de la mer. C'est une formule qui réduit quelque peu la tension et permet aux jeunes d'échapper à l'ennui des cités de l'intérieur du pays. Cela, en attendant que de vrais piscines soient érigées au profit de la masse des jeunes.