Spécialisée dans la production de la brique et de la tuile gênoise, l'unité Derradji Omar, jadis un des fleurons du secteur des matériaux de construction, serait sur le point de mettre la clé sous le paillasson. «Entreprise clandestine » «Si les pouvoirs publics n'interviennent pas immédiatement, l'usine fermera à jamais. Nous tenons à signaler qu'il y a une volonté manifeste de fermer l'usine à cause d'une mauvaise gestion qui s'est étalée sur plus de dix ans. Il faut savoir que l'on joue ainsi de l'avenir de pas moins de 130 travailleurs», avertissent les syndicalistes. Nos interlocuteurs, que nous avons rencontrés sur le site même, émettent une série de doléances, entre autres le gel des salaires depuis des mois, des dettes évaluées à des milliards de centimes, arrêt total des approvisionnements en matière première (argile), suspension du compte bancaire, etc. «L'unité Derradji Omar active, aujourd'hui, comme une entreprise clandestine. Elle n'est reconnue par aucune institution, ni bancaire, ni fiscale, ni par la sécurité sociale. Les travailleurs se contentent de petites avances, et encore faut-il que nous nous débrouillions pour produire les quelques milliers de briques par jour que nous revendons au privé», ajoutent les syndicalistes. Ayant sollicité à «plusieurs reprises» une commission d'enquête, afin d'«établir la responsabilité de la direction générale», la section syndicale rappelle que le SGP Matériaux de construction (tutelle d'Emcopral) n'a pas jugé utile d'y répondre favorablement. «Au lieu de chercher une solution à même de ressusciter l'unité, l'on nous propose le départ volontaire. Nous sommes contre cette option dont l'impact financier serait de l'ordre de plusieurs milliards. Cette proposition cache en fait une volonté de fermer l'usine, car l'effectif actuel n'est pas pléthorique», relève le syndicat. Les travailleurs se disent «prêts à relever le défi, pour peu que le 1/10e de l'enveloppe consentie au départ volontaire, soit consacrée à assainir les dettes "douteusement" contractées». A rappeler que le PDG, lors d'une entrevue avec El Watan, en juin 2006, avait déclaré qu'il était contre la constitution d'une commission d'enquête, estimant qu'une telle démarche «ne saurait être l'œuvre de la section syndicale».