Les travailleurs de cette unité de produits rouges, privatisée depuis plus de trois ans, se sont élevés contre les gérants administratifs de l'usine. Les travailleurs de la briqueterie d'Irdjen, dans la daïra de Larbaâ Nath Irathen (Tizi Ouzou), ne savent plus à quel saint se vouer, après une grève générale de près d'un mois et une journée de protestation (sit-in) devant la direction de wilaya de l'inspection du Travail. Ces actions, menées sous la conduite de la section syndicale et de l'Union de wilaya UGTA, semblent être vaines, puisque non seulement les revendications n'ont pas été satisfaites, mais les travailleurs n'ont pas, non plus, perçu leurs salaires et leurs arriérés de prime. Dans une déclaration rendue publique hier, les travailleurs de cette unité de produits rouges, privatisée depuis plus de trois ans, se sont élevés contre les gérants administratifs de l'usine qu'ils qualifient de “colons des temps modernes”, non sans les accuser d'avoir “fui leurs responsabilités, l'usine et son plan de charge” en n'affichant que de l'indifférence et de l'insouciance quant à la productivité, à la création de richesse, de l'emploi et au développement de l'entreprise. Pour “illustrer” leurs dires, les travailleurs et leur syndicat évaluent les pertes engendrées pendant cette période de protestation, entamée depuis le 29 août dernier, à 1 560 000 briques, soit un montant de 20 280 000 DA, alors que la valeur matérielle de la revendication des travailleurs ne dépasse guère 1 500 000 DA, déplorent-ils encore dans leur déclaration. Ils se disent “déterminés à concrétiser la teneur du protocole d'accord signé le 8 avril dernier par les deux parties et la levée de la sanction disciplinaire infligée, en violation de la loi, à l'encontre de notre camarade” de la section syndicale. La déclaration souligne, en outre, que “le conseil syndical et l'ensemble des travailleurs lancent un ultimatum aux responsables de l'unité pour refaire surface et satisfaire les revendications, faute de quoi, et dans un délai raisonnable, les travailleurs pendront les rênes de l'unité et relanceront la production”, avec comme aspiration de “bâtir une entité économique forte et compétitive capable d'accompagner l'ambitieux programme présidentiel de un million de logements, inscrit dans son plan quinquennal 2009-2014”. Par ailleurs, le collectif des salariés tient à remercier le Croissant-Rouge algérien (C-RA) de Larbaâ Nath Irathen pour “être venu en aide aux travailleurs durant l'Aïd el Fitr”, en lui témoignant sa “profonde gratitude et sa totale reconnaissance”. Pour rappel, le gérant administratif de la briqueterie, dans sa plainte au début du mois courant contre la section syndicale UGTA, a été débouté par le tribunal de Larbaâ Nath Irathen, en le condamnant derechef à payer les frais qui en ont découlé, précisait la notification dudit tribunal. Une autre plainte a encore été déposée par l'administration contre l'union locale UGTA. L'affaire sera jugée mardi prochain (29 septembre), apprend-on du SG de la section syndicale. Cette dernière dénonce dans le même contexte “l'ambiguïté régnant quant à l'identité de la briqueterie”, qui continue, selon nos interlocuteurs, à exercer officiellement avec le cachet d'Eurl Altec (Algérienne des terres cuites), filière de l'EPRC de Boumerdès, alors qu'officieusement, elle est privatisée. “Toutes les notes de service, son logiciel, sa comptabilité et autres sont administrés avec le même cachet”, affirme ledit syndicaliste, relevant en plus sa “non-domiciliation bancaire” pour les travailleurs, du moins, qui continuent à percevoir, encore en 2009, leurs paies en espèces dans des enveloppes. Salah Yermèche