Cet évènement académique majeur, inscrit dans le contexte du 2e Festival panafricain (juillet 2009), se propose d'engager la réflexion sur l'écriture nomade et son corollaire, la trace. Ecriture nomade plutôt que migrante, la synonymie n'étant que partielle, parce que factuelle, et pour pointer un trait culturel qui participe de la mythologie de l'Afrique. Nomade, nomadisme, ces vocables, dans leur acception anthropologique, renvoient à un double mouvement : départ et retour. L'horizon de l'ailleurs, les traversées, l'espace de l'Autre, habitent la psyché de l'Africain qui cultive ainsi sa prédisposition à exister dans l'altérité. Les écritures africaines naissent, se nourrissent et grandissent au double miroir du tempérament naturel et des contraintes historiques faisant d'elles, nécessairement, des écritures de la mouvance, lieux-écriture où se construit et se dit la différence/différance. Cela même conduit l'écriture nomade à instituer le déplacement comme principe, effaçant les notions de centre et de périphérie. Cette écriture, parce qu'elle fonde la différence, n'est pas sans strates. Dans ses transhumances, elle ne se déleste pas de ce qui l'a fait naître/être. La trace irréductible, l'Atlal (transcription littérale du mot « vestiges » en arabe), comme dirait Mohammed Dib, une présence-absence, une fuite et une résurgence, « un toujours-déjà-là » qui se dérobe pour réapparaître autrement.Cette rencontre universitaire suivant celle de Tamanrasset (avril 2007), est organisée par Afifa Berehi, Amina Bekkat et Benaouda Lebdai et s'inscrit dans le partenariat entre les équipes de recherche de la Faculté des Lettres de l'université d'Alger et du CRILA, Université d'Angers, dirigé par M. Lepaludier. Les spécialistes discuteront de la migration des idées et des concepts et sur les migrations, volontaires ou forcées, des écrivains. Ils aborderont aussi les nouvelles littératures africaines de la diaspora et leurs capacités créatrices dans un monde global. En s'inspirant de la trace, cette diaspora renouvelle les schémas de pensée et crée des brisures dans les préjugés tenaces. Des chercheurs viendront de divers pays d'Afrique comme l'Afrique du Sud, du Cameroun, de France ou du Cambodge. Des écrivains seront présents en tant qu'invités d'honneur comme l'Ivoirienne Véronique Tadjo, le Soudanais Jamal Mahjoub et le dramaturge camerounais Aristide Tarnagda.