Après un bain de foule à Skikda, Bouteflika est arrivé au début de l'après-midi à Constantine où il a marché de la place Amirouche (ex-La Pyramide) jusqu'au théâtre de la ville. Un lieu désigné en fonction du thème du jour, celui de la culture, choisi dans le cadre de sa stratégie de campagne. La présence en force des artistes de la ville n'était pas d'ailleurs le fait du hasard. Il n'y aura pas de discours électoral, mais les organisateurs ont concocté un show musical après un bref discours sur les « indjazates », œuvre exclusive du président, dans le domaine de la culture et l'avenir radieux qui attend le pays si le candidat décroche sa « ouhda thalita ». A sa gauche on a choisi d'asseoir El Hadj Mohamed Tahar Fergani, icône du malouf, visiblement affaibli par l'âge, quoique l'ex-général Mohamed Betchine n'a pas raté l'occasion non plus de rester longuement aux côtés du candidat du pouvoir. A Constantine, le candidat Abdelaziz a été reçu hier avec les honneurs du chef d'Etat Bouteflika. Des efforts importants ont été déployés par la wilaya afin d'assurer la réussite de la virée constantinoise du « Raïs » en ayant recours aux moyens de la commune et ceux des différentes directions. Des dizaines et des dizaines de bus ont acheminé déjà la veille des milliers de supporters et des troupes folkloriques depuis des wilayas limitrophes et même lointaines comme Biskra et Tébessa. Les travailleurs du service public ont été enjoints aussi par leurs directeurs, de s'aligner derrière les barricades pour faire la foule qui salue le candidat. Bref, la fin justifie les moyens pour le staff du président candidat et ses relais au sein des administrations locales. La visite bouteflikienne n'a pas été un événement comme on s'y attendait, si ce n'est par les désagréments causés aux citoyens. Elle aura duré deux petites heures. Trop pour les Constantinois empêchés de se déplacer dans leur ville pendant une bonne partie de la journée, et assez pour Bouteflika qui montre des signes de fatigue après son marathon de campagne.