De notre correspondant à Constantine Nasser Hannachi Imprévisible, bon improvisateur de surcroît, d'autant que la manifestation se déroule au Théâtre régional de Constantine, le candidat Bouteflika ne devrait pas se contenter d'accolades avec la population Constantinoise et d'un bain de foule, sans lui souffler des messages engageants… Du moins, le trio présidentiel ignore ce que va exhumer le postulant indépendant en dehors de son programme officiel déjà distribué aux citoyens. Ainsi, la nuance électorale prometteuse émise par Bouteflika pourrait consolider les urnes d'une ville qui lui serait acquise... La capitale de l'est aura cassé la monotonie de la campagne électorale il y a à peine trois jours. Ce n'est pas fortuit puisque tout le décor mis en place coïncide avec la visite qu'effectuera aujourd'hui le candidat indépendant Abdelaziz Bouteflika. En effet, la ville de Constantine, après avoir, presque, observé un silence de cathédrale sur «l'animation politique», s'est vite reconvertie, affichant son intéressement au prochain suffrage. La couleur bleue dans laquelle «se maintient» le portrait géant du président sortant domine tous les points hauts des endroits publics. Union algérienne de la jeunesse algérienne, (UNJA), coalition et permanences indépendantes de soutien, toutes font tourner en boucle des chants patriotiques, parfois des bribes de divers discours de leur postulant en fin de mandat. Bouteflika devrait faire son apparition en s'adonnant bien évidemment à un bain de foule au cœur de la ville avant de se rendre au Théâtre régional de la ville des Ponts, où il assistera à une représentation culturelle. Au menu, les organisateurs ont opté pour une diversité musicale. Malouf et jazz seront de la fête. Une manière de faire fusionner les générations et, du coup, légitimer davantage la nouvelle tendance de la médina quant à l'aria jazzy. Le comité d'organisation a été dépêché par la direction de campagne pour peaufiner les dernières retouches afin de faire de celle-ci une réussite. Bouteflika ne prononcera pas de discours à Constantine, toutefois, a-t-on appris auprès de sa direction de campagne, il animera un meeting à Skikda avant de rallier la ville des Ponts vers la mi-journée. Pourtant, au début de la course il était prévu la tenue d'un meeting au stade Chahid Hamlaoui, un lieu où M. Bouteflika y avait fait l'ébauche de sa stratégie, en 1999, particulièrement la réconciliation nationale. N'empêche que la ville de Ben Badis s'apprête à accueillir celui qui y a engagé des mégaprojets structurants. Victime d'oubli, de marginalisation, mais également de passivité, Constantine devrait son salut de réparation à Bouteflika qui, depuis son élection à la magistrature suprême, a remis la cité sur les bons rails, lui consacrant une enveloppe dépassant toutes les budgets consentis antérieurement par la trésorerie locale. Une rescousse qui, malheureusement, n'a pas été exploitée à sa juste valeur en ce sens où un retard pour le moins contraignant a affecté les divers leviers de la restructuration. L'éradication des bidonvilles et habitations précaires, l'amélioration des réseaux routiers intra et extra muros, la relance, voire la mise en place d'un comité ad hoc chargé de veiller sur le tourisme selon les nouvelles normes propres aux grandes métropoles, des investissements en léthargie, en dépit de la présence d'une chambre de commerce active, sont, entre autres, les lacunes qui pénalisent la ville. Il est vrai que, jusque-là, la Médina chère à Malek Haddad a concrétisé quelques programmes «recommandés», notamment par Bouteflika, voulant faire de la cité une métropole à l'image d'Alger ou d'Oran. Mais il s'avère que le second planning quinquennal n'a pas encore été finalisé… Tout en croisant les doigts pour «un message» d'espoir inhérent à la continuité du programme présidentiel, et aussi à faire secouer le cocotier des ateliers «latents», la population locale est consciente de l'opportunité de cette visite qui ne cadre qu'avec l'aspect du prochain scrutin. Néanmoins, il est attendu du candidat Bouteflika, en témoignent les multiples permanences ouvertes dans la circonscription, une promesse allant de la hiérarchisation somme toute transparente des potentialités locales à exploiter à la concrétisation des œuvres en retard pour espérer lancer d'autres esquisses. Autrement dit, éviter les cumuls qui ont fait de la cité de Ben Badis et de Malek Haddad «une capitale des bidonvilles» assorti d'un foncier industriel peu valorisé. Constantine, c'est également ses communes, Zighoud Youcef, Didouche Mourad et bien d'autres encore, nécessitant aux yeux de leurs habitants un attention particulière du candidat. Le chômage y bat son plein ! Bouteflika s'exprimera-t-il sur le devenir de Constantine, qui lui est vraisemblablement acquise ? Du moins, pour l'heure, la coalition présidentielle reste sur sa faim pour une participation massive le 9 avril et continue son travail de proximité au niveau des 21 arrondissements qu'elle a découpés pour la circonstance.