Lors de sa visite officielle à Tizi Ouzou mardi dernier, son excellence, l'ambassadeur de France, Xavier Driencourt, a annoncé que des jumelages entre les communes de Kabylie et de la région parisienne occuperont une bonne place dans les relations entre les deux pays. Le diplomate a précisé que plusieurs communes des wilayas de la Kabylie sont touchées par ce programme d'échanges. D'autres suivront. Entre 2003 et 2007, des partenariats ont été formalisés entre Roubaix et Bouira, entre Brest et Béjaïa, entre Bagnolet et Akbou ou encore entre Belfort et Boumerdès. En poste en Algérie depuis six mois, M. Driencourt dira à ce sujet : « Près de 25% de la population de la commune de Saint Denis est d'origine maghrébine, et sur ce taux, il y a 75 % qui sont originaires de Kabylie. Jusqu'à présent, une quinzaine de villes sont jumelées avec les municipalités françaises et nous comptons renforcer ces liens de coopération et de partenariat ». Le jumelage le plus ancien remonte à 1988 et lie Tizi Ouzou à sa jumelle de Roche-sur-Yon. Puis, c'était au tour de Larbâa Nath Irathen d'être jumelée à Saint Denis en 1998 et enfin Ath Douala avec Blanc Mesnil en 2003. Les relations entre ces municipalités françaises et algériennes paraissent solides et permanentes. Le 14 mars dernier, une délégation de la mairie de Saint Denis a séjourné à Larbâa Nath Irathen « pour consolider les programmes mis en œuvre », avait annoncé le maire à l'issue de la visite. Pour l'ambassadeur de France, ces relations doivent venir en appoint aux rapports d'Etat à Etat. « Il faudrait consolider les relations humaines entre groupes, communautés et associations. Ce sont mes priorités. Miser sur les jumelages est essentiel pour le développement sur tous les plans. Ainsi, des entrepreneurs et des industriels kabyles en France seront amenés à venir investir en Kabylie. Ils sont une passerelle entre la France et l'Algérie. C'est ce que je leur dirai ». Jusqu'à récemment, les relations étaient limitées à des actions humanitaires entre les communes jumelées. A titre d'exemple, les blessés des évènements de Kabylie de 2001 de Larbâa Nath Irathen ont été pris en charge dans un hôpital de Saint Denis. Le même type d'actions a été renouvelé avec la commune d'Ath Douala il y a près de deux ans. La municipalité de Blanc Mesnil a octroyé une somme de 5000 euros pour aider les sinistrés des incendies meurtriers et dévastateurs du mois d'aout 2007. La même commune a bénéficié d'équipements médicaux offerts à la polyclinique de la localité ainsi qu'un lot de livres. Mais, les récents accords de coopération et ceux envisagés reposent essentiellement sur des projets de promotion de politique locale de développement humain et économique. « La ville de Larbâa Nath Irathen a, par exemple, bénéficié d'un programme de formation de ses agents administratifs communaux, de projets de développement durable, de l'arboriculture, notamment le cerisier. Des chantiers de solidarité au profit des jeunes à travers l'association Twiza font également partie de nos perspectives », affirme encore Xavier Driencourt. Ce dernier, sans doute, pour exprimer son lien affectif avec la Kabylie, a affirmé qu'il réside à Saint Denis, près d'un café qui s'appelle Le Tizi Ouzou.