Son Excellence, l'ambassadeur de France, Xavier Driencourt, a effectué hier une visite officielle à Tizi Ouzou. Lors de l'entrevue qu'il a eue avec le wali, les perspectives de développement de la région ont été évoquées, a déclaré le diplomate lors d'un entretien qu'il nous accordé. Tout en annonçant que le chef de mission économique de l'ambassade se rendra à Tizi Ouzou le 4 mai prochain pour « étudier les possibilités d'investissement » avec les responsables de la Chambre de commerce du Djurdjura, l'ambassadeur est revenu durant notre entretien sur plusieurs sujets qui intéressent la France et l'Algérie. Evoquant les mesures du Premier ministre, Ahmed Ouyahia, décidées en décembre 2008, relatives aux conditions d'investissement étranger qui obligent les entreprises d'importation à céder 30% de leur capital à un partenaire algérien, M. Driencourt dira : « Des chefs d'entreprises française, américaines et européennes, avec lesquels j'ai discutés, sont très préoccupés. Ils ont besoin de visibilité, car un flou est entretenu par ces nouvelles dispositions réglementaires. Ils ont besoin d'un cadre réglementaire stable. Je peux citer deux projets récents qui risquent de ne pas aboutir. Le premier concerne le secteur industriel et le deuxième le secteur des services. En tout cas, les services de Abdelhamid Temmar, ministre de l'Industrie, et ceux de Karim Djoudi, ministre des Finances sont saisis pour avoir des éclaircissements sur ces mesures. » Le diplomate français dit ignorer si ces mesures, qui sont entrées en vigueur le 1er mars dernier pour les nouveaux immatriculés, concernent aussi les entreprises immatriculées avant cette date. Ces dernières, affirme-t-on, sont priées de se conformer au nouveau dispositif avant le 30 septembre prochain. Evoquant la délivrance de visas, l'ambassadeur s'est dit satisfait des prestations du consulat de France à Alger depuis la modernisation des services consulaires et les conditions d'accueil en vigueur depuis le mois de novembre 2008. Il ajoutera, néanmoins : « Nous œuvrons pour un projet d'ensemble qui concerne l'encouragement de la libre circulation des personnes entre nos deux pays. Nous allons assouplir la délivrance des visas pour les étudiants et les stagiaires. Et dans ce sens, nous sommes dans la bonne voie dans nos démarches de conviction des autorités algériennes et françaises. » Evoquant les relations entre les deux pays, M. Driencourt déclare : « On ne peut parler ni de réchauffement ni de refroidissement. Toutes les polémiques sont aujourd'hui dépassées. Les relations sont ascendantes et en amélioration permanente. Les liens sont tellement solides que la France et l'Algérie demeureront des partenaires incontournables. Les portes existent et il faut trouver les bonnes clés pour les ouvrir. » Au sujet des sans-papiers, le représentant de l'Etat français a déclaré que son pays s'est engagé à développer l'émigration légale et combattre l'émigration clandestine. « Les sans-papiers sont un problème humain et mon pays tente de le traiter dans ce cadre », déclare-t-il. Il finira par faire un surprenant aveu ; la France ne dispose pas d'assez de budgets pour rouvrir le Centre culturel français de Tizi Ouzou, fermé en 1993. « Dans un monde idéal, nous aurions ouvert même un consulat en Kabylie vu le nombre de personnes qui voyagent en France. Mais mon ministère fait face à des contraintes budgétaires et cela n'est pas à l'ordre du jour, malheureusement », conclut-il.