Deux d'entre ces personnes, une malade et le conjoint d'un autre, sont venus, lettres à l'appui, «dénoncer l'aide fixée à 5 000 dinars aux malades» prétextant «l'aisance financière de l'association» qui «grâce aux bénéfices générés par la SARL de transport aurait dû venir en aide à ceux en souffrance ou dans le besoin». M. Fartas, un insuffisant rénal, par ailleurs handicapé moteur, est venu jusqu'à notre bureau pour décrire la situation. Son épouse en larmes dit avoir «vendu sa bague de fiançailles pour tenter d'aider son mari à accomplir une opération chirurgicale dans une clinique ophtalmologique privée». «Avec notre maigre pécule, constitué d'une retraite, et avec cinq enfants à charge, nous sommes dans l'impossibilité de payer nos honoraires», se plaint-elle et d'ajouter: «à quoi servira tout cet argent amassé si les malades n'en bénéficient pas ?», clame-t-elle. Ses propos sont appuyés par une autre dame malade qui, dans une lettre adressée à qui de droit, fait état de «propos déplacés du président de l'association» qui se serait «comporté d'une manière indécente en présence de témoins» alors qu'elle lui demandait du secours. Financier s'entend. Dures conditions de travail La grogne aurait pu être circonscrite à cet aspect des relations, pourtant jusque-là bonnes entre M. Taif et les malades, si ce n'est cette étrange lettre signée par deux médecins du service d'hémodialyse relevant du secteur sanitaire de Tiaret et adressée au président du conseil de l'ordre des médecins où ils décrivent, eux aussi, leurs dures conditions de travail. Les plaignants parlent d'«une mainmise du président de l'association El Hayet» qui, «par ses agissements, perturbe énormément l'exécution du travail ainsi que la prise en charge adéquate des malades». «Tout le personnel médical et paramédical s'affronte quotidiennement avec lui» et, à défaut, «nous serons contraints de demander notre mutation hors de ce service». M. Khaled Taif dont on reconnaît jusque-là la probité et le dévouement au service de ses pairs, de par sa contribution à hisser l'association à la mesure des attentes, parle de «pressions que certains voudraient exercer sur lui pour l'amener à dilapider le fruit de tant d'années de labeur». Concernant les accusations portées contre lui par les malades et les médecins, Taif parle «de manipulations outrancières» car, «les aides sont préalablement fixées à 5 000 dinars» donc «je ne saurais y déroger». Le comble, dira ce responsable d'association, c'est que «même la concurrence exercée à l'endroit de notre unité de transport demeure déloyale car sans commune mesure avec nos prestations.» Pourtant, conclut-il, «c'est avec ceux-là que ceux qui nous exigent de l'argent voyagent».