L'élection présidentielle ne semble guère passionner la communauté algérienne vivant au Danemark. Une communauté forte d'environ 1700 personnes dont moins de la moitié seulement figure sur le registre électoral. Copenhague (Danemark) De notre envoyé spécial Installés depuis fort longtemps dans ce pays, qui a peu de relations avec l'Algérie, la plupart d'entre eux entretiennent, en effet, des liens distendus avec leur pays d'origine, certains n'y ayant pas, pour diverses raisons, remis les pieds depuis de longues années. Le risque d'une forte abstention au prochain rendez-vous électoral est, de ce fait, tout à fait plausible. C'est pourquoi Abdelhamid Boubazine, ambassadeur d'Algérie au Danemark, déploie bien des efforts pour convaincre ses compatriotes de l'importance des enjeux de la prochaine élection présidentielle et de la nécessité d'y participer, quand bien même ils auraient le sentiment que le scrutin est joué d'avance. Notre ambassadeur demeure convaincu que, même si la communauté algérienne établie au Danemark n'est pas nombreuse, le fait qu'elle participe massivement au scrutin du 9 avril prochain, pourrait produire un effet d'entraînement, non seulement, sur nos communautés vivant dans d'autres pays, mais également sur la population algérienne, qui a souvent eu pour habitude de suivre l'élan pris par le vote des émigrés, qui se déroule généralement trois jours avant. Et c'est précisément à cet effet qu'a été dressé, samedi dernier, dans l'enceinte de l'ambassade d'Algérie à Copenhague, un chapiteau à l'intérieur duquel l'ambassadeur et ses collaborateurs ont entrepris, avec ferveur, une action de sensibilisation envers la centaine d'expatriés qui a répondu à l'invitation. L'écrasante majorité des invités n'avait, à l'évidence, jamais entendu parler ni vu les candidats à la prochaine présidentielle, à l'exception, bien entendu, de Abdelaziz Bouteflika, connu de tous, et de Louisa Hanoune, dont se rappellent surtout ceux qui ont quitté le pays dans les années 90. Les personnes avec lesquelles nous avons discuté nous ont, pour la plupart, affirmé être venues pour retrouver l'ambiance du pays et glaner quelques informations sur ce qui s'y passe, avec un intérêt tout particulier pour le prochain scrutin dont ils ont, faute de rencontres de ce genre, très peu d'échos. Il y a, chez pratiquement tous les expatriés avec lesquels nous avons évoqué le sujet, la détermination de voter, même si l'objectif assigné à cet acte hautement symbolique n'est pas le même pour tous. C'est ainsi que R.C., ancien cadre navigant à Air Algérie résidant depuis plus de quinze années à Copenhague, nous a affirmé être déterminé à aller voter. Il garde, dit-il, l'Algérie au cœur en dépit de tout ce qu'il y avait subi et ira voter dans le but de conforter la stabilité du pays. A. B., originaire d'El Bayadh, affirme quant à lui n'avoir de penchant pour aucun des candidats en lice, mais qu'il se déterminera le jour du vote, même s'il le faut, par un bulletin nul. L'important, dit-il, est de participer. Par contre, pour M.D., cet ancien cadre de Sonatrach vivant au Danemark depuis le début des années 1980, l'objectif est plutôt d'être en règle avec l'administration consulaire, le cachet apposé sur sa carte d'électeur ayant, à ses yeux, valeur de quitus. H. D., âgé de 36 ans, qui n'a pas foulé le sol algérien depuis une dizaine d'années pour échapper au service militaire, a conditionné sa participation au vote à la délivrance d'une attestation l'exemptant de cette obligation. Une doléance à laquelle aucun cadre de l'ambassade ne pouvait, à l'évidence, répondre favorablement dans l'état actuel de la loi.