«C'est en découvrant des autobiographies de compagnons d'armes qui ont contribué à une libération des mémoires, mais aussi en lisant des mémoires de collègues ophtalmologues de France notamment, que j'ai décidé de donner corps à cet ouvrage», confie Messaoud Djennas rencontré au stand de Casbah éditions au Salon international du livre d'Alger aux Pins Maritimes. Adhérant au PPA clandestin en 1943 à 18 ans, le jeune Djennas a séjourné en prison suite aux événements de mai 1945 à 1946. Il a interrompu ses études à Montpellier pour rejoindre la grève des étudiants. Il sera arrêté et interné dans différents centres de concentration de février 1957 à novembre 1958, en raison de ses activités militantes. Fin 1959, après avoir soutenu sa thèse de doctorat en médecine et achevé des études de spécialité (ophtalmologie) toujours à Montpellier, il gagne le Maroc sur instructions du FLN. Après le cessez-le-feu, il est affecté par le GPRA à la prise en charge sanitaire des populations victimes de l'OAS puis est désigné par la Zone autonome d'Alger à la clinique ophtalmologique Cervantès de Belcourt jusqu'au lendemain du référendum d'indépendance. Il consacre alors l'essentiel de ses activités au service de la médecine algérienne jusqu'à son départ en retraite en 1991. Professeur agrégé en octobre 1967, professeur en 1970, Messaoud Djennas a dirigé le service d'ophtalmologie du CHU Issaâd Hassani de Beni Messous de 1971 à 1991. «J'ai narré ce que j'ai vu et vécu, en racontant mon double parcours professionnel et militant… Et je vous rassure, il n'y a pas d'autocensure !», conclut-il lors de notre rencontre avant de signer ses ouvrages au niveau du stand.