Pour leur grande majorité, les Algériens, résidant en France, n'ont pas vraiment d'état d'âme par rapport aux élections, quelles qu'elles soient. Si chacun a, ou n'a pas, de position politique tranchée, l'élection se joue ailleurs, sur l'appartenance à un pays. Lyon De notre correspondant Ici, surtout chez les plus anciens, on vote par attachement à l'idée qu'on s'en fait et toujours avec le sentiment que quelque chose peut changer en Algérie par le bulletin de vote. Il s'agit aussi pour les Algériens de se sentir appartenir à une nation. Surtout pour ceux qui ne votent pas en France. C'est alors une fierté de dire : « Nous aussi, nous sommes des citoyens et on le montre. » Ainsi peut-on comprendre l'engouement assez massif, malgré bien sûr des abstentions notables à se diriger vers les bureaux de vote. Avec une seule interrogation, qui revient depuis des années : pourquoi faut-il aller jusqu'au centre du consulat ou du consulat général pour mettre le bulletin dans l'urne ? Pour la circonscription consulaire générale de Lyon, qui concentre une population algérienne importante (plus 70 000 inscrits sur les liste électorales), la question était dans l'air depuis déjà pas mal d'années. Elle avait été posée de nouveau par les Algériens lors des élections législatives, en leur propre nom ou représentés par les associations. Pour la Drôme et l'Ardèche, par exemple, les deux départements sud du consulat, le déplacement au stade Gerland à Lyon, lieu de vote unique, signifiait une journée perdue entre transport (entre 100 à 200 km, selon la résidence de chacun) et un coût important, surtout lorsqu'une solution en car ou covoiturage n'était pas trouvée. Le consul général, M. Touahria, avait promis de revoir la question. C'est chose faite avec cette année un bureau ouvert à Valence, grâce à un partenariat avec la municipalité. Pour le consul général de Marseille, c'est le même cas, avec notamment l'ouverture d'un bureau à Avignon, où récemment le consul est venu constater l'organisation des formalités de vote. Avec cette opération de rapprochement (on ne parle pas ici de tous les nouveaux bureaux ouverts), le vote et donc la participation s'en trouve facilitée.