Les 42 premiers bénéficiaires des logements sociaux participatifs de Béni Amrane sont dans la tourmente. En effet, l'indisponibilité du courant électrique, la proximité d'une route à grande circulation et l'inexistence d'espaces de détente leur empoisonnent la vie. Le site ne dispose pas d'un transformateur d'électricité, ce qui rend impossible son approvisionnement en énergie. « En 2009, et en plein centre urbain, nous continuons depuis plus d'une année à nous éclairer à la bougie », ont écrit les locataires dans leurs nombreuses correspondances adressées aux différents responsables. Mais, celles-ci sont restées sans réponse, ont affirmé les attributaires. Des habitants rencontrés sur place nous ont dit : « Au début, on nous avait promis de régler le problème dans un mois. Nous aurions dû ne pas accepter ». Les bénéficiaires, qui ont mis toutes les économies de leur vie pour accéder à un logement qui reste un luxe pour la majorité des Algériens, ont succombé à l'idée de voir enfin leur rêve se réaliser, en acceptant de déménager et habiter même dans le noir. Le promoteur, à qui les habitants mécontents ont fait part de leurs doléances, leur « a exigé de s'acquitter d'une somme de 16 millions de centimes chacun pour satisfaire nos revendications, mais nous avons refusé le chantage », a déploré un résidant. Ils refusent de dépenser le moindre dinar supplémentaire à la somme convenue dans le contrat (158 millions de centimes). Aujourd'hui, les branchements effectués à partir d'une cité voisine forment une véritable toile de fils électriques suspendus anarchiquement au-dessus des têtes des habitants. Les choses n'ayant pas avancé, ces citoyens qui se disent « arnaqués », ont sollicité l'intervention du premier responsable de la commune. « Le président de l'APC a refusé de nous recevoir en tant que collectif non agréé, et il nous a signifié que nous devrons nous constituer en association », dit le même habitant. Chose qu'ils feront. Mais malgré cela, leur demande a été rejetée sous prétexte qu' « une association existe déjà et ils n'ont qu'à adhérer à celle-ci ». Les habitants, surpris de la réaction du P/APC (elle a été faite par écrit), lui ont répondu qu'il était de leur droit de se constituer en association. Les propriétaires des LSP subissent journellement une autre source de danger : les immeubles sont construits à un mètre du CW26. Effectivement, devant la densité de la circulation automobile sur cette route et l'excès de vitesse de certains conducteurs, les enfants sont exposés au danger. Cependant, la demande des habitants d'aménager un petit espace mitoyen en aire de jeux est restée, une année après, lettre morte. Tout comme celle d'ailleurs relative à la réfection du mur de soutènement de CFPA, sis juste à côté et qui menace de s'écrouler. En attendant des jours meilleurs, les premiers bénéficiaires des LSP à Béni Amrane prennent leur mal en patience, tout en poursuivant leur combat.
