Photo :S. Zoheir De notre correspondant à Constantine Nasser Hannachi La capitale de l'Est et ses communes dispose d'un grand nombre de projets hétéroclites, selon les besoins exprimés par la population. Les chantiers qui y sont lancés avancent différemment d'une zone à l'autre. Il s'avère que le logement se taille la part du lion même s'il est des municipalités qui en souffrent encore comme Beni H'midane, sans parler du chef-lieu de wilaya où les demandes ont atteint des records. Cette situation, de l'avis de la population comme des responsables a retardé quelque peu la cadence des autres projets, du moins quand il en existe en nombre suffisant. «Lorsque le chef-lieu nécessite davantage d'infrastructures (loisirs, espaces verts, infrastructures d'accompagnement et de proximité, mobilier urbain…) comment peut-on espérer mieux dans les autres communes où le pouvoir de décision est fragile ?» dira un citoyen. A priori, c'est l'avis des populations vivant dans des communes excentrées de la municipalité mère. Le plan de développement de la wilaya est conséquent mais il ne semble pas profiter aux autres cités. Si l'on exceptait les communes du Khroub, d'Aïn Smara, de Didouche Mourad et, à un degré moindre, Aïn Abid où le projet de construction d'une cité est dans le programme des responsables locaux, celles d'Ibn Ziad, de Boudjeriou, d'Ibn Badis, de Beni H'midane cumulent les besoins et souffrent d'oubli. A faible démographie, totalisant respectivement 9 500, 19 000 et 19 500 habitants, ces cités pourraient pourtant être prises en charge et étoffées sans grande difficulté. Si en matière de santé publique, c'est-à-dire en structures de soins, les régions reculées en sont plus ou moins dotées grâce au budget octroyé au secteur, il n'en demeure pas moins qu'il reste beaucoup à faire pour les mettre au diapason du développement. Certes, des projets sont engagés à travers l'ensemble du Constantinois mais les livraisons et surtout la qualité en font le talon d'Achille. Ce n'est pas le cas pour toutes les communes. A Ouled Rahmoune, commune limitrophe au Khroub, les chantiers avancent à bon rythme. Un stade de 2 000 places vient d'être inscrit au programme des réalisations. L'enveloppe qui lui a été consacrée est de l'ordre de 50 millions de dinars, apprend-on auprès du président de l'Assemblée populaire communale (APC). Cette commune a également réceptionné une maison des jeunes, une crèche et une bibliothèque qui a bénéficié récemment d'un budget émanant de la direction de la culture de la wilaya pour son équipement. Cette dernière a aussi doté tous les nouveaux espaces de lecture construits à Beni Hmidane, Boujeriou et Ibn Ziad. Au même chapitre, d'autres bibliothèques sont en cours de réalisation à El Khroub et à Hamma Bouziane. Concernant le projet de réalisation de la bibliothèque régionale de Constantine sise à la sortie de la cité Boussof, elle fait l'objet cette semaine d'une visite du wali. Le retard enregistré pour ceprojet ne gêne pas outre mesure les habitants de la cité millénaire. Car, contrairement aux autres cités où ce genre d'infrastructure est inexistant, la ville de Constantine renferme d'autres bibliothèques les municipales. Le problème est en fait plus dans la promotion de la lecture publique que dans la réalisation de bibliothèques qui souffrent encore d'une faiblesse de fréquentation chronique. Les loisirs constituent cette autre préoccupation majeure, non seulement pour les grandes agglomérations mais aussi pour ces petits bourgs où le quotidien est d'une grisaille déprimante. La ville comme les villages souffrent d'un manque flagrant d'infrastructures et d'espaces de loisirs et de détente. Et aucune perspective prometteuse d'un changement n'a été tracée par les responsables locaux pour faire sortir la population de l'ennui qui la ronge au quotidien. L'absence d'espaces verts, l'indisponibilité des salles de cinéma, le manque de distraction et d'animations sont le lot quotidien des Constantinois et rien ne le change. C'est ainsi que le chef-lieu se transforme le jour en un grand carrefour accueillant le rush de la population limitrophe qui y travaille, mais se vide le soir. Par ailleurs, on a souvent évoqué la problématique du développement local, ses ressources et ses apports, mais en vain. Limités dans leur pouvoir de décision, les maires et chefs de daïra se plient aux décisions centrales sans proposer vraiment des configurations nouvelles à leur cité. Pourtant, de l'avis de plusieurs cadres locaux, la wilaya demeure à l'écoute de toute bonne proposition allant dans le sens de l'amélioration du tissu urbain et du cadre de vie des citoyens. Cette disponibilité à travailler de concert avec toutes les potentialités et forces actives de la région a été affichée et affirmée par le premier responsable de la ville qui a, lancé à maintes reprises, des appels aux élus, les invitant à proposer des idées, des esquisses et des projets qui cadreraient avec cette politique urbaine, dès lors que les fonds sont disponibles. L'Etat a en effet octroyé dans le cadre du plan quinquennal du président de la République une enveloppe financière conséquente pour faire de Constantine et de sa périphérie une métropole digne de ce nom.