Ainsi, la route nationale 108 vient tout récemment de connaître du nouveau, cet ex-chemin de wilaya ayant été élevé au rang de RN en 2012, afin de promouvoir la région est de la wilaya, celle de la Mléta. Son dédoublement a été engagé sur près de 25km, jusqu'à la sortie de Hammam Bou Hadjar, en direction de Aïn El Arba, en attendant l'inscription d'un autre programme pour réaliser la jonction avec l'autoroute Est-Ouest du côté de Tafraoui et fournir une vivifiante ouverture à la zone industrielle de Tamzoura, elle aussi en cours d'aménagement. Cette voie ouest-est croise l'autre axe ouest-nord que constitue l'enfilade des RN2/RN35 (Tlemcen/Oran via Témouchent). Un autre chemin de wilaya, devenu RN101, reliant Témouchent à Sidi Bel Abbès, est la troisième liaison sur la direction nord/sud-est. Ce maillage doit permettre à Témouchent de tirer enfin profit de sa position stratégique, à l'intersection de trois wilayas fortement développées. Il est ambitionné qu'elle devienne à leur instar aussi attractive en matière d'investissements, ses terres, ses ports, ses zones d'activité et ses zones d'expansion touristique, demeurant toujours à l'état d'un potentiel sans fructification. De la sorte, sur la RN108, le goulet d'étranglement que constitue la traversée de Chabat El Laham n'est désormais plus un obstacle à la fluidité de la circulation. Sans tambour ni trompette, l'évitement de la ville, aussitôt achevé, a été ouvert. Par ailleurs, à l'approche de Hammam Bou Hadjar, le pont qui enjambe Oued el Maleh est en voie de finition. Enfin, l'évitement de la ville de thermes a lui aussi été ouvert à la circulation, ce qui permet un gain de temps appréciable sur ce trajet. Cependant, ce gain est annihilé par la multiplication des ronds-points pour précisément réduire, et de façon exagérée la circulation. Manque d'éclairage La question qui se pose est de savoir quel est l'intérêt d'investir si l'axe modernisé ne sert qu'à trottiner ? Ainsi, pour obliger à une forte décélération, ces ronds-points sont réalisés avec une large circonférence mordant sur les deux voies de la chaussée. De la sorte, ils sont tout aussi accidentogènes que ceux qui étaient sur la RN2 et qui ont été remplacés par des échangeurs en raison du nombre d'accidents provoqués, dont certains mortels. Pourquoi reproduire obstinément la même erreur, se demandent d'aucuns ? En outre, faute d'éclairage, les limites de ces ronds-points étant invisibles de nuit, les visiteurs en période estivale risquent d'en être les victimes comme cela s'est vu sur la RN2. Par ailleurs, autre facteur de décélération sur la RN108, la vitesse oscille entre 60 et 80 km/h du fait d'une multitude de panneaux, soit parce qu'il y a un virage curieusement sans danger ou qu'il y a une ligne continue. Cette approche de l'usage de la route, en plus d'être inefficace en matière de sécurité routière, dessert le développement économique. Il est en effet constaté depuis la création de l'autoroute Est-Ouest, que le passage sur les RN2 et 35 depuis Tlemcen, Maghnia vers Oran et ailleurs (Mostaganem, Alger, etc.), comme dans l'autre sens, a décru considérablement. Autre fait constaté la semaine écoulée sur la RN2, celui-là habituel à l'abord de l'évitement de Misserghine, un barrage de gendarmerie verbalise sans discontinuer les usagers. La raison ? Entre Messerghine et Boutlélis, la vitesse est uniformément limitée à 80 km/h. Un conducteur de poids lourds transportant des bonbonnes de gaz se met à rouler par terre, pris par une crise de nerf, en apprenant que ce n'est pas seulement une amende qui lui est infligée mais aussi un retrait de permis de conduire. Le malheureux, qui a dépassé de peu la vitesse autorisée, risque plus que la mise au chômage forcé temporairement, voire le chômage tout court. Un immigré en Espagne demande à voir sur le scanner la preuve qu'il a dépassé la vitesse autorisée. Il se fait dire que c'est la loi espagnole qui s'applique en Algérie et que sa réclamation doit être adressée au procureur de la République, lequel avisera la gendarmerie de lui fournir un tirage photo. Pourquoi susciter en outre la haine du gendarme, alors que sur la dizaine de km de ce tronçon, il y a à peine un ou deux kilomètres où la vitesse doit être réduite pour cause de riverains ? Pour rappel, sur la RN2, depuis Témouchent à Oran, la vitesse était limitée à 80 km/h. Face à la colère de l'opinion publique, elle est passée à 100 km/h sans que le nombre d'accidents augmente significativement. La wilaya d'Oran, pressée par Tlemcen et Témouchent, a fini par suivre leur exemple, sauf sur le tronçon Boutlélis-Misserghine. Quand réfléchira-ton en termes de bon sens et d'intérêt pour dépasser la «culture» du dos-d'âne, des barrages à répétition et des panneaux d'interdiction à outrance, car après-tout un axe routier n'intéresse que par le temps qu'on y gagne, le temps étant de l'argent !