D'aucuns, jugeant au vu du tracé de l'autoroute Est/Ouest, ont vite conclu que la wilaya de Aïn Témouchent allait pâtir du fait qu'il l'isolerait des grands échanges commerciaux. Ainsi, il a été en particulier affirmé que le chapelet d'agglomérations, situées tout le long de la RN2, ferait les frais du projet. Cependant, pour l'observateur local, tant dans son détail que dans sa globalité, cette affirmation pêche par une méconnaissance de la réalité du terrain. En effet, pour ce qui est du détail, sur l'axe reliant Aïn Témouchent à Oran, en partant d'El Maleh jusqu'à Misserghin, aucune localité ne doit ses ressources aux retombées de la RN2. En effet, toutes vivent essentiellement de l'agriculture avec une partie de leur population occupée qui se déplace sur Oran et Aïn Témouchent où elle est employée. Par ailleurs, les quelques lieux de restauration et commerces qui vivent en surplus des retombées de la RN2 ont pour certains déjà perdu leur clientèle de passagers depuis que le dédoublement de cette voie est en cours, un dédoublement qui a entraîné l'évitement des agglomérations. Ceci étant, l'essentiel est ailleurs, indiquent les aménagistes. En réalité, ils relèvent que le dédoublement de la voie qui relie Tlemcen, Aïn Témouchent et Oran (RN2, RN35) va compléter son prolongement qui mène à Mostaganem, lui déjà dédoublé. Or, tout cet axe constitue une rocade Nord par rapport à l'autoroute qui, elle, passe au Sud. Répondant ainsi à une toute autre logique, il n'est donc pas concevable que les échanges, existant sur cet axe, aillent transiter par l'autoroute. Mais tout aussi essentiel, c'est le projet d'aménagement et de modernisation de la liaison Est/Ouest qui part de Béni Saf via Aïn Témouchent en croisant la RN2 pour aller véritablement labourer la plaine de la Mléta en passant par Hammam Bou Hadjar, Aïn El Arba, Oued Sebbah et Tamazoura pour rejoindre l'autoroute à Tlélat. Cette voie va ainsi constituer une pénétrante qui favorisera le développement de la Mléta, une région du Témouchentois jusque-là désavantagée par son enclavement. Or cette voie se révèle d'ores et déjà tout aussi attrayante à emprunter que le tronçon d'autoroute Est/Ouest partant de Tlemcen via Sidi Bel Abbès pour déboucher à Tlélat. Effectivement, la double voie, qui part de Tlemcen via Aïn Témouchent pour passer à travers la Mléta, nécessitera presque le même temps de passage. Mais encore, elle présente pour l'usager l'avantage de ne pas être payante. C'est dire en conséquence que l'autoroute Est/Ouest constitue une chance pour Aïn Témouchent, d'autant que l'usager s'y rendant ne sera plus obligé de passer par la ville d'Oran.