Il est ainsi la quatrième personne à être incarcérée dans une affaire qui n'a pas encore livré tous ses secrets. Le maire emprisonné, Sahraoui Bachir, avait, quelques jours avant son incarcération, rendu public un document où il accusait à son tour les gestionnaires dont le P/APC d'obédience RND qui le précédaient en régnant 22 ans à la tête de la commune. En effet, il l'accuse de «surfacturation et de mauvaise gestion». L'affaire présentement jugée a été le fruit d'une enquête diligentée par la gendarmerie nationale qui concluait à l'implication des quatre inculpés qui auraient «dilapidé des deniers publics en procédant à la réalisation de projets fictifs et d'utilisations à des fins personnelles de matériels de la commune». L'entrepreneur ainsi mis en cause serait celui-là même avec qui le maire incarcéré avait lié de longues relations. «C'était, dit-on, le même entrepreneur qui raflait tout.» Il faudrait noter que le maire incarcéré et ses adjoints avaient défrayé la chronique locale durant l'été 2001 en étant à la tête d'un mouvement d'insurrection populaire pour protester contre le règne de Kelikhi Guenoune. Les insurgés, qui rappelaient les différentes commissions d'enquête initiées pour passer au peigne fin la gestion de l'APC, se disaient «étonnés du silence observé par l'Administration concernant la gestion de l'ex- P/APC d'obédience RND, resté 22 ans en poste sans être inquiété». Ils ajoutent qu'«ils ne comprennent pas l'indifférence concernant la gestion décriée de cet élu à travers une pétition signée». D'autres nous avaient contacté pour dire que leur vœu est «de voir Medrissa soustraite des mains des deux clans.» «Nous ne voulons ni de Bachir, ni de Kelikhi !» La commune de Medrissa, actuellement dirigée par un administrateur, continue ainsi de vivre une crise politique.